Le cardinal Versaldi quitte le collège des cardinaux électeurs

Le cardinal italien Giuseppe Versaldi, né le 30 juillet 1943, perd ce 30 juillet 2023 à minuit ses prérogatives de cardinal électeur en cas de vacance du Siège pontifical et de convocation d’un conclave. Le préfet émérite de la congrégation pour l’Éducation catholique est un proche de l’ancien secrétaire d’État de Benoît XVI, le cardinal Tarcisio Bertone, dont il fut le vicaire général lorsque ce dernier était archevêque de Gênes. Le collège des cardinaux électeurs retrouve ainsi le seuil des 120 membres, pour 102 cardinaux non électeurs.

Originaire de Vercelli dans le Piémont, Giuseppe Versaldi a été ordonné prêtre pour le diocèse de Gênes en 1967. Après avoir étudié pour devenir avocat de la Rote romaine, il a enseigné le droit canon et la psychologie à l’Université grégorienne, à la faculté turinoise de l’Italie du Nord et à Venise, et a travaillé auprès du Tribunal suprême de la Signature Apostolique.

Visiteur apostolique des Légionnaires du Christ

Il est nommé évêque d’Alessandria (Piémont) en 2007, puis Benoît XVI le choisit en mars 2009 comme visiteur apostolique de la congrégation des Légionnaires du Christ en Italie, en Israël, aux Philippines et en Corée du Sud, où les Légionnaires ont 16 maisons, 200 prêtres et 420 religieux et candidats au sacerdoce. Un an après la mort du fondateur, Marcial Maciel, Rome veut faire la lumière sur les graves abus commis au sein de la congrégation. 

De septembre 2011 à mars 2015, le cardinal Versaldi est à la tête de la préfecture pour les Affaires économiques du Saint-Siège – où il travaille avec Mgr Vallejo Balda, condamné dans l’affaire Vatileaks. Le cardinal Versaldi explique avoir «lancé» la réforme des institutions financières avec Benoît XVI, jugeant qu’elle avait été «accélérée» par le pape François. En 2012, Benoît XVI le crée cardinal et en 2013, il lui confie la gestion d’un pôle hospitalier italien en crise, la congrégation des Fils de l’Immaculée conception, avec pour tâche d’assainir les finances des structures sanitaires de cet institut religieux. 

Accusé de fraude

Mais trois ans plus tard, en 2015, sa gestion est remise en question et le cardinal est accusé d’avoir caché un montage financier de 30 millions d’euros au pape François, et d’être de mèche avec l’homme d’affaire Profiti impliqué dans des histoires de malversations, ce qu’il nie vigoureusement. Le procureur de Rome finit par classer l’affaire fautes de preuve.

Dans le cadre de la réforme de la Curie romaine entreprise par le pontife argentin, la préfecture pour les Affaires économiques perd son rôle au profit du nouveau secrétariat pour l’Économie. Le pape François nomme alors le cardinal Versaldi préfet de la congrégation pour l’Éducation catholique en 2015. Sous sa direction, le dicastère publie notamment un document critique sur le «genre» qui aura un fort écho médiatique, et un texte sur l’identité des écoles catholiques – autre sujet sensible. Il est aussi grand chancelier de l’Université pontificale grégorienne.

Le cardinal Versaldi a pris sa retraite à 79 ans, lorsque le pape François a nommé le cardinal portugais José Tolentino de Mendonça préfet du dicastère pour l’Éducation et la culture, le 26 septembre 2022. Conformément à la Constitution Praedicate Evangelium, entrée en vigueur en juin 2022, la congrégation pour l’Éducation catholique a alors disparu en tant qu’entité propre.

18 nouveau cardinaux électeurs

Avec l’anniversaire du cardinal Comastri, l’Italie continue à voir son influence diminuer au sein du collège des cardinaux électeurs. Le 17 septembre prochain, un autre Italien, le cardinal Angelo Comastri, ancien archiprêtre de la basilique Saint-Pierre, franchira lui aussi le seuil des 80 ans. Quelques jours plus tard, le 30 septembre, le Sacré Collège sera profondément remanié avec la création de 18 nouveaux cardinaux électeurs et trois non électeurs. Deux Italiens figureront alors dans cette promotion, mais l’un d’entre eux, Mgr Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, rejoindra le Sacré Collège au titre de sa mission en Terre Sainte et non de sa nationalité italienne.

Il s’agira du neuvième consistoire convoqué par le pape François – soit autant, en 10 ans, que Jean-Paul II en plus de 26 ans de pontificat. Le pontife polonais avait toutefois développé des promotions cardinalices plus nombreuses, créant 231 cardinaux au total, contre 90 pour Benoît XVI et 143 pour François, en incluant les 21 nouveaux cardinaux du prochain consistoire. (cath.ch/imedia/cv/bh)