Le cardinal Schönborn: «Ce synode sera un chemin laborieux»
Rome, 09.10.2015 (cath.ch-apic) Pour le cardinal Christoph Schönborn, les tensions ressenties lors des débats du synode des évêques sur la famille sont «riches et nécessaires». Répondant aux questions de Radio Vatican, le 8 octobre 2015, l’archevêque de Vienne insiste aussi sur «les dommages que le divorce cause chez les enfants et dans l’environnement familial».
«Ce n’est un secret pour personne, nous vivons des rencontres très riches où il y a des débats et des tensions nécessaires et même salutaires», résume le cardinal Schönborn, rapporteur du seul groupe germanophone du synode où l’on trouve quelques un des ténors de ce synode parmi lesquels les cardinaux Kasper, Marx et Müller ainsi que le cardinal suisse Kurt Koch. Chacun représentant les courants divergeants qui se sont exprimés durant l’entre-synode. L’archevêque de Vienne y voit l’expression «des analyses de la situation très différentes qui ses ont exprimées lors des assemblées plénières». Alors que les premiers travaux linguistiques seront présentés ce vendredi par les rapporteurs lors de la congrégation générale dans la salle du synode, le cardinal Schönborn estime que le pape a fait aux frères synodaux un très beau cadeau. «Ce synode sera un chemin laborieux», reconnaît cependant, le rapporteur pour le groupe allemand.
«Un dialogue sur la doctrine et aussi sur notre propre histoire»
«C’est toujours à travers cette expérience personnelle qu’est teinté l’apport de chacun dans ce débat», analyse le cardinal Schönborn en indiquant que chacun des frères synodaux vient avec sa propre expérience familiale, ses joies, ses peines qui donnent aux débats un tour parfois émotionnel. «La famille est tellement profondément enracinée dans la nature humaine et dans l’humanité que s’il y a un thème global, c’est bien celui de la famille», insiste le cardinal viennois.
Les enfants, «premières victimes» du divorce
L’ancien professeur de dogmatique à l’université de Fribourg est revenu sur la séparation des couples et a pointé «les dommages que cause la séparation aux enfants, aux partenaires, à l’entourage et à la société». Reconnaissant l’importance de la doctrine, il importe pour lui de considérer concrètement «la façon de se comporter face à des situations tellement diverses et en même temps tellement communes».
Le thème de la souffrance des enfants de parents divorcés, pourtant présent dans l’instrumentum laboris, n’est, selon le cardinal Schönborn, pas assez abordé dans les débats. Avant l’ouverture du synode, en décembre 2014, le prélat avait déjà appelé à porter une attention toute particulière aux enfants de divorcés, «les premières victimes» de la séparation de leurs parents. Un thème cher au cardinal, lui-même ayant vécu la séparation de ses parents «comme l’un des moments les plus douloureux de ma vie». (apic/rv/bh)