Le cardinal Sarah s'oppose à «l’empaquettement» de l’eucharistie

La façon dont la communion peut être donnée «n’est pas ouverte à la négociation», a déclaré le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, au média catholique conservateur italien La Nuova Bussola Quotidiana, le 2 mai 2005.

Le prélat guinéen, qui s’est déjà fait remarquer à plusieurs reprises pour ses divergences avec le pape François, est une nouvelle fois interviewé par La Nouvelle Boussole Quotidienne.  Il y affirme avec force l’impossibilité de mettre Dieu «dans un sac». 

Impossible de mettre Dieu «dans un sac»   

Le cardinal Sarah réagit cette fois-ci à la publication dans le quotidien italien La Stampa d’un article relatant la façon dont l’eucharistie est parfois donnée en Italie et en Allemagne afin d’éviter la contamination du fait de la pandémie en cours. La Stampa explique que des prêtres dans ces pays proposent une eucharistie «à emporter» dans un paquet – une eucharistie «à faire soi-même».

On ne peut pas mettre Dieu «dans un sac», souligne le cardinal Sarah, «Dieu ne peut pas être traité ainsi». «Même s’il est vrai que la privation de l’eucharistie est une souffrance, la façon dont on donne la communion n’est pas ouverte à la négociation», a-t-il insisté.  L’eucharistie ne peut pas être traitée «comme un objet trivial», a souligné l’ancien archevêque de Conakry. «Nous communions d’une manière digne, digne de Dieu qui vient à nous».

Beaucoup de choses en Allemagne «ne sont pas catholiques»

Interrogé sur le bien-fondé de cette initiative, notamment en Allemagne, le cardinal guinéen a déclaré que «malheureusement, beaucoup de choses sont faites en Allemagne qui ne sont pas catholiques». «J’ai récemment entendu un évêque dire qu’à l’avenir, il n’y aurait plus d’assemblées eucharistiques, seulement la liturgie de la Parole. Mais ceci est du protestantisme».

Ces malentendus proviendraient, pour le prélat africain, de deux erreurs: d’abord le fait que «l’eucharistie n’est pas un droit ou devoir», mais «un don que nous recevons librement de Dieu». La deuxième incompréhension procède du fait que rien ne devrait «empêcher un prêtre de confesser ou de donner la communion».

«Nous ne pouvons continuer comme cela»

Interrogé sur la solution des messes retransmises en direct, le cardinal Sarah a rappelé que l’incarnation du Christ dans l’eucharistie ne pouvait s’accommoder de la «réalité virtuelle» de ces célébrations. Pendant la messe, le prêtre «doit regarder vers Dieu», non «vers la caméra».

Rappelons à ce propos que la messe  quotidienne du pape François à la Résidence Sainte-Marthe est retransmise par Vatican News et reprise par nombre de médias catholiques.  

«Crise de foi chez les prêtres»

Concernant les modalités entourant le don de l’eucharistie, le cardinal Sarah a rappelé que les fidèles «ont le droit de recevoir la communion dans la bouche ou la main». Il a aussi souligné que les erreurs actuelles venaient d’une «crise de foi chez les prêtres», et que ces questions ne se poseraient pas sans cette crise. (cath.ch/imedia/cd/be)