Le cardinal Sandri commémore le génocide arménien

«La tragédie d’il y a 106 ans est une tache dans l’histoire de toute l’humanité », a déclaré le cardinal Leonardo Sandri, le 24 avril 2021, a l’occasion de la commémoration du génocide arménien.

Le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a commémoré le génocide arménien en se rendant au Collège pontifical arménien de Rome pour assister à la Divine liturgie et prononcer une homélie.

Sans utiliser le mot génocide, le cardinal est revenu sur la «tragédie d’il y a 106 ans» qu’il a qualifié de «tache dans l’histoire de toute l’humanité». Il a d’ailleurs fait un parallèle entre la détresse du peuple arménien et celle du peuple juif qui, durant l’Holocauste, «a été tourmenté par la question atroce: «Où était Dieu dans les camps de la mort»».

Le haut prélat a rappelé que la question du mal dans l’histoire de l’humanité devait être affrontée chaque jour, «mais surtout dans notre histoire personnelle, lorsque nous cédons aux compromis de la tentation, lorsque nous cessons d’écouter la Parole de Dieu, lorsque nous sommes indifférents à nos frères et sœurs ou, pire, lorsque nous essayons de faire leur malheur au lieu de multiplier les bénédictions et les bienfaits à leur égard».

Le Metz Yéghern ou le»Grand mal» – nom donné au génocide arménien débuté en 1915 -, interroge nos petits maux quotidiens, a souligné le cardinal Sandri, lançant cet avertissement : «les grands événements négatifs sont toujours précédés d’une préhistoire d’anesthésie progressive de la conscience».

Pour le cardinal, la pandémie actuelle, un drame qui touche le monde, doit être une occasion de réfléchir au sens de l’existence. Celle-ci ne «doit pas être pensée comme un acte solitaire, mais toujours en solidarité et en fraternité».

Le pape François a par deux fois parlé de génocide

En juin 2016, lors de son voyage en Arménie, le pape François avait dénoncé le génocide perpétré par les Ottomans au début du siècle. Il avait prononcé ce terme une première fois un an plus tôt au Vatican, déclenchant la colère de la Turquie.

On estime à 1,5 million le nombre d’Arméniens tués par l’Empire ottoman entre 1915 et 1917. La majorité des historiens et plus d’une vingtaine de pays -dont la France- s’accordent à employer le terme génocide pour décrire ces massacres.(cath.ch/imedia/hl/mp)