Le cardinal Sandri à Bagdad pour soutenir les chrétiens d'Irak
Bagdad, 3 mai 2015 (Apic) Effectuant une visite de cinq jours en Irak, le cardinal argentin Leonardo Sandri s’est rendu samedi 2 mai 2015 à la mosquée Abou Hanifa de Bagdad, l’une des plus importantes mosquées sunnites de la capitale irakienne. Le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales était accompagné des responsables de la Caritas locale.
Cette mosquée a été le théâtre d’importantes protestations contre l’ancien Premier ministre chiite Nouri al-Maliki, accusé de maintenir l’Irak sous l’influence de l’Iran. Elle accueille actuellement un millier de réfugiés musulmans sunnites qui ont fui la province d’al-Anbar, située à l’ouest du pays et en partie contrôlée par les djihadistes de Daech, le soi-disant «Etat islamique» (EI).
Visite aux réfugiés sunnites dans la mosquée Abou Hanifa
En accueillant l’émissaire du pape François, les responsables musulmans se sont engagés à faire en sorte que les chrétiens, présents en Irak avant l’arrivée de l’islam, puissent continuer à vivre dans leur pays. De son côté, le cardinal Sandri a appelé à tout faire «pour que l’amour triomphe». Et joignant le geste à la parole, il a fait distribuer des biens de première nécessité aux réfugiés.
Le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales s’est ensuite rendu à la cathédrale latine de Bagdad pour prier avec les réfugiés chrétiens qui ont fui Qaraqosh, ville chrétienne de la Plaine de Ninive prise par Daech l’été dernier, et qui sont actuellement installés dans une école.
Rencontre avec un représentant du Ministère de l’éducation
La veille, dès son arrivée à Bagdad, le cardinal Sandri avait rencontré au siège de la Nonciature apostolique, la commission inter-ecclésiale chargée par le gouvernement de rédiger les nouveaux textes pour l’enseignement de la religion chrétienne dans les écoles. La rencontre s’est déroulée en présence d’un représentant du Ministère de l’éducation.
Le patriarche chaldéen Louis-Raphael Ier Sako a profité de cette visite pour évoquer le martyre auquel l’Eglise chaldéenne est actuellement soumise. Il a également évoqué le différend douloureux qui l’oppose à un évêque de la diaspora américaine au sujet des prêtres qui ont fui l’Irak sans autorisation.
Des prêtres et des moines abandonnent l’Irak sans la permission de l’Eglise
Quatorze prêtres et moines, qui ont quitté l’Irak ces dernières années sans l’accord de leur évêque ou de leur supérieur, ont été accueillis par le diocèse chaldéen de San Diego, aux Etats-Unis. Fin octobre, le patriarche Sako leur avait donné un mois pour rentrer en Irak, suscitant la colère de la communauté chaldéenne américaine. L’évêque chaldéen de San Diego a notamment refusé d’obéir aux ordres du Patriarcat, allant même jusqu’à contester son autorité.
Dans son homélie, le cardinal Sandri a répondu qu’il était bien conscient des souffrances actuelles des chaldéens et il a souhaité que tous les prêtres respectent leurs engagements et l’obéissance qui leur est demandée. Tous sont appelés à renouveler leur communion avec les évêques et avec le patriarche qui, a-t-il dit, est «le chef et le père» de l’Eglise chaldéenne, rapporte Radio Vatican. Le cardinal Sandri doit se rendre également au Kurdistan irakien où l’exil de dizaines de milliers de chrétiens chassés de Mossoul et de la plaine de Ninive par les terroristes de Daech s’éternise dans des conditions précaires. (apic/rad/vat/be)