Le cardinal Parolin réunit les nonces au Moyen-Orient à Amman
Le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, actuellement en visite en Jordanie, a échangé au téléphone avec le nouveau président libanais, Joseph Aoun, dans le 13 janvier 2025. Le même jour, le ›numéro 2’ du Vatican a convoqué à Amman une réunion de nonces des pays du Moyen-Orient, pour évoquer notamment les graves situations humanitaires dans la région.
Quatre jours après l’élection de Joseph Aoun, qui est venue mettre fin à une période de vacance de la présidence libanaise de plus de deux ans, le cardinal Parolin a félicité le nouveau chef d’État de 61 ans – ancien chef des armées – et lui a exprimé ses vœux. Il s’est aussi réjoui de la nomination rapide de Nawaf Salam comme Premier ministre.
Depuis l’échéance du mandat du dernier président Michel Aoun, le 31 octobre 2022, le Liban n’avait plus de chef d’État, faute de consensus. Cette grave crise politique était l’un des grands sujets de préoccupation du Saint-Siège ces derniers mois. Le 13 décembre dernier, lors d’une visite du Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, au Vatican, le Saint-Siège s’était inquiété des difficultés économiques et sociales de la population libanaise et de l’absence prolongée de l’élection du Président de la République.
Lors de l’Angélus du 1er décembre, s’adressant aux politiciens libanais, le pape François avait lancé un appel pressant à élire immédiatement un président. Il avait dit souhaiter « que les institutions retrouvent leur fonctionnement normal pour réaliser les réformes nécessaires et assurer au pays son rôle d’exemple de cohabitation pacifique entre les diverses religions ».
Encore tout récemment, tandis qu’avait lieu l’élection jeudi dernier, le pape prononçait son discours de Nouvel an devant le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, en souhaitant vivement la stabilité institutionnelle du Pays du Cèdre et la mise en œuvre de la Constitution et des Accords de Taëf – traité signé pour mettre fin à la guerre civile en 1975. Il demandait aussi la reconstruction du sud du territoire touché par les deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah à l’automne dernier.
L’arrivée du nouveau président libanais pourrait relancer le projet d’un voyage du pape au Liban. En avril 2022, le président d’alors, Michel Aoun, avait annoncé la venue du pape dans son pays en juin. Le Saint-Siège n’avait finalement pas donné suite à cette invitation. Le départ de Michel Aoun à l’automne 2022 avait enterré les espoirs d’un voyage du pontife au Pays du Cèdre.
Les nonces du Moyen-Orient convoqués
Lundi, en Jordanie, le cardinal Pietro Parolin a également présidé une réunion des « ambassadeurs » du Vatican – nonces ou délégués apostoliques – auprès des pays du Moyen-Orient, en l’occurrence de Bahreïn, d’Égypte, des Émirats arabes unis, de Jordanie, d’Iran, d’Irak, d’Israël, du Koweït, du Liban, d’Oman, de Palestine, du Qatar, de Syrie et du Yémen.
L’objet de cette rencontre était de parler des foyers de crises dans la région, indique un communiqué du Saint-Siège. Les participants ont échangé sur la situation politique et ecclésiale de chaque pays, ainsi que sur les graves situations humanitaires que subissent les populations les plus touchées par les conflits.
Les diplomates ont souhaité la solidarité de la communauté internationale et un cessez-le-feu sur tous les fronts afin que le Moyen-Orient devienne «une terre de paix». Ils ont aussi souligné le rôle des chrétiens – qui ont fui en masse ces dernières décennies – pour la coexistence fraternelle dans ces pays. (cath.ch/imedia/ak/mp)