Le cardinal Parolin demande plus d'engagement en Syrie et au Liban

Devant la situation d’une gravité absolue au Proche-Orient, le cardinal Pietro Parolin, Secrétaire d’État du Saint-Siège, encourage les associations à poursuivre leurs projets en Irak, en Jordanie et en Turquie et demande un engagement particulier en Syrie et au Liban, a communiqué le Bureau de presse du Saint-Siège le 10 décembre 2020.

En l’absence du cardinal Parolin, actuellement hospitalisé, c’est Mgr Paul Richard Gallagher a lu son message devant plus de 50 organisations catholiques. À l’initiative du Dicastère pour le service du développement humain intégral, une réunion en ligne a rassemblé des organisations caritatives catholiques, des représentants des épiscopats locaux, des congrégations religieuses travaillant en Syrie, en Irak et dans les pays voisins ainsi que les nonces apostoliques dans ces régions afin d’évoquer la crise humanitaire au Proche-Orient.

Le «numéro 2» du Saint-Siège s’est inquiété de la situation actuelle au Proche-Orient, frappé selon lui par une crise économique de grande ampleur aggravée par l’impasse politique et par la pandémie. Face à cette situation d’une gravité absolue, qui suscite de vives inquiétudes, il a encouragé les associations à poursuivre leurs projets en Irak, en Jordanie et en Turquie et a plaidé pour un engagement particulier en Syrie et au Liban.

« Aujourd’hui plus que jamais, (…) nous devons renouveler en tant qu’Église notre engagement caritatif aux côtés des plus fragiles et des plus nécessiteux, en promouvant également des actions innovantes, sans oublier la formation de nos travailleurs, tant professionnelle que spirituelle», a appelé avec force le cardinal italien en insistant sur la situation syrienne. Au Liban, l’engagement associatif doit se concentrer non seulement sur la reconstruction mais aussi sur le soutien aux écoles et hôpitaux catholiques, «deux pierres angulaires de la présence chrétienne dans le pays et dans toute la région, a-t-il souhaité.

Une nouvelle Syrie et un nouvel Irak

De façon concrète, Caritas Internationalis a présenté des propositions à appliquer dans la région : la levée immédiate des sanctions pour alléger les souffrances de la population locale à l’approche de l’hiver et l’augmentation des ressources financières à allouer aux programmes d’aide visant à reconstruire le tissu social. Il s’agit encore d’apporter un soutien accru aux programmes des organisations de la société civile visant à promouvoir le développement, a-t-elle préconisé. Son secrétaire, le cardinal Luis Antonio Tagle, a insisté sur la nécessité de défendre les victimes innocentes des conflits, en particulier les très nombreuses minorités chrétiennes qui sont les plus vulnérables.

S’exprimant sur la situation des chrétiens, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a évoqué la blessure que représente l’émigration. Nombreux sont les hommes et les femmes qui souhaitent reconstruire leur rêve dans leur pays. Dans ce cadre, « les chrétiens sont appelés, comme tous les citoyens, à contribuer à la naissance d’une nouvelle Syrie, d’un nouvel Irak, selon leur propre identité énoncée dans les principes (…) des droits de l’homme et des libertés fondamentales, de pluralisme, de démocratie, de citoyenneté, d’État de droit, de séparation de la religion et de l’État », a exprimé l’Italien.

Les accords d’Abraham doivent favoriser la stabilité

Mgr Gallagher a pour sa part partagé sa vision sur la situation géopolitique de la région : face aux tensions et conflits, il a souhaité que les récents accords d’Abraham puissent favoriser une plus grande stabilité, et que les différents défis sur le terrain, de l’humanitaire au politique, soient relevés avec sincérité et courage. « Chaque fois que (…) des individus travaillent pour soutenir ceux qui sont abandonnés ou dans le besoin »,  l’Évangile acquiert une nouvelle force d’attraction », a-t-il assuré.

Dans le sillage du pape François, qui avait envoyé un message vidéo aux participants, le cardinal Peter Turkson, préfet du dicastère pour le développement humain intégral, a rappelé la nécessité de permettre aux nombreux réfugiés de retourner dans leur pays. Le nonce apostolique en Syrie, Mgr Mario Zenari, a enfin raconté son témoignage personnel concernant la Syrie, soulignant qu’encore 11 millions de personnes avaient besoin d’assistance dans ce pays. (cath.ch/imedia/cg/mp)