Le cardinal O'Malley demande des procédures plus claires pour les abus sexuels impliquant un évêque
Il faut une «politique solide et complète» pour répondre aux accusations d’abus sexuels portées contre un évêque, estime le cardinal Seán O’Malley, archevêque de Boston (Etats-Unis) et président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs (CPPM), dans un communiqué publié par son archidiocèse le 24 juillet 2018.
Le 20 juin, l’archidiocèse de New York avait révélé que le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, avait interdit au cardinal Theodore McCarrick, archevêque émérite de Washington, de célébrer publiquement. Une interdiction formulée à la demande du pape François suite à une accusation d’abus sexuels. Depuis, le cardinal américain a été mis en cause pour d’autres faits, notamment un cas d’abus sexuels sur un mineur.
Ces faits «nécessitent plus que des excuses», souligne le cardinal O’Malley dans son communiqué. Selon lui, son expérience à la tête de la CPPM l’a amené à conclure la nécessité d’un «politique solide et complète» pour répondre aux accusations d’abus sexuels portés contre un évêque. Car si l’Eglise aux Etats-Unis a une «politique de tolérance zéro» pour les cas impliquant des prêtres, il lui faut des des procédures «plus claires» pour ceux mettant en cause des prélats.
Sur ces sujet d’importance «critique», insiste le cardinal O’Malley, l’Eglise doit prendre des mesures «rapidement et résolument». Ne pas le faire, prévient-il, «menacerait l’autorité morale déjà affaiblie de l’Eglise et peut détruire la confiance nécessaire» au ministère des prêtres. Le haut prélat affirme donc qu’il abordera ce sujet «avec grande insistance et préoccupation» lors de ses prochaines réunions au Vatican.
Instituée en 2014, la CPPM est un organisme «consultatif» au «service du pape» pour lutter contre les abus commis à l’encontre de personnes mineures. Elle vise notamment à proposer des solutions pour éviter ces abus et pour y répondre. Elle fait des recommandations au niveau du Saint-Siège mais aussi des Eglises locales. En février dernier, l’évêque de Rome avait renouvelé la CPPM pour trois ans. (cath.ch/imedia/xln/mp)