Le cardinal Kasper contre une canonisation rapide de Benoît XVI

Le cardinal allemand Walter Kasper s’est prononcé contre une canonisation accélérée de Benoît XVI. Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande, a également fait part de sa perplexité face aux appels au «Santo subito».

Avec KNA

«On ne va pas au ciel en train à grande vitesse», a commenté le cardinal Kasper dans le journal italien La Repubblica. Lors des funérailles du pape émérite, le 5 janvier 2023, des appels à une accélération de la béatification et de la canonisation (Santo subito) avaient été lancés sur la place Saint-Pierre. Mais Walter Kasper a suggéré que l’on suive le délai d’attente de cinq ans après la mort, fixé par le droit de l’Eglise, pour entamer une telle procédure.

Les présidents des conférences épiscopales allemande et italienne se sont déjà exprimés dans le même sens. Mgr Bätzing a insisté sur le fait que le phénomène observé en 2005 lors des obsèques de Jean Paul II ne pouvait être répété. La foule avait massivement demandé la canonisation rapide du pontife polonais. Le président de la Conférence des évêques d’Allemagne a qualifié l’événement «d’unique dans l’histoire de l’Église».

Regrets sur les révélations de Mgr Gänswein

Dans l’interview à La Repubblica, le cardinal Kasper s’est également exprimé sur l’ancien secrétaire privé de Benoît, Mgr Georg Gänswein. Ce dernier fait actuellement les gros titres des médias avec la sortie d’un nouveau livre. Dans des extraits rendus publics à l’avance, l’archevêque de 66 ans a par exemple rapporté des détails de la cohabitation pas toujours sans conflit entre le pape François et Benoît XVI, décédé le 31 décembre 2022. «Il aurait été préférable de garder le silence. Ce n’est pas le moment de faire ce genre de choses», a commenté le cardinal Kasper.

Le prélat allemand a affirmé ne pas savoir si le pontificat de François changera après la mort de son prédécesseur. Il estime toutefois qu’une démission prochaine du pape est improbable. François souhaite d’abord poursuivre le processus synodal de l’Eglise universelle et pense déjà à l’année sainte 2025. (cath.ch/kna/arch/rz)