Le cardinal indien George Alencherry impliqué dans un scandale foncier
La Haute Cour du Kerala, dans le sud de l’Inde, a rejeté, le 22 mai 2018, une plainte contre le cardinal George Alencherry et deux prêtres en raison de vices de procédure. Le cardinal est accusé d’opérations suspectes dans l’achat et la vente de terrains ayant fait subir à l’Eglise syro-malabare une perte de 13 millions de dollars américains. Ses dénonciateurs vont porter l’affaire au Vatican.
«La décision du tribunal ne nous a pas rendu justice. Les violations morales et éthiques et les frustrations qui en découlent se poursuivent», a déclaré le Père Kuriakose Mundadan, secrétaire du conseil presbytéral de l’archidiocèse d’Ernakulam-Angamaly.
L’affaire a été portée devant les tribunaux en février dernier après qu’une commission de l’Eglise a déclaré qu’un terrain avait été vendu à des prix sous-évalués et qu’il manquait de l’argent. Le 18 mars, le tribunal a demandé à la police d’enquêter sur un éventuel abus de confiance.
En parallèle, le cardinal Alencherry s’est vu retirer le contrôle financier de son archidiocèse et a dû céder ses pouvoirs à l’un de ses auxiliaires.
Les prêtres se tournent vers le Vatican
L’auteur de la plainte, le laïc catholique Shine Varghese, craint désormais que la police suspende son enquête sur cette affaire, car ” les mains de la police sont liées par le gouvernement «. Sans intervention judiciaire, la police n’aura pas le droit d’agir contre le chef du groupe religieux politiquement influent, explique-t-il. Il étudie la possibilité de porter l’affaire devant la Cour suprême indienne.
Faute de pouvoir actionner la justice civile, les membres du conseil presbytéral vont se tourner vers le synode de l’Eglise syro-malabare et vers le vatican. Les prêtres de l’archidiocèse et les laïcs se tournent vers «les instances ecclésiastiques supérieures pour trouver une solution aux violations morales et éthiques que nous avons subies», a expliqué le Père Mundadan. (cath.ch/ucanews/mp)