Le cardinal Beniamino Stella ne sera plus électeur en cas de conclave
Le 18 août 2021, le cardinal Beniamino Stella, ancien préfet de la Congrégation pour le clergé, atteint l’âge de 80 ans. Né en 1941, ce haut prélat italien proche du pape François ne fait donc plus partie des cardinaux électeurs.
En cas de conclave, les cardinaux électeurs seraient 122 sur un total de 219 cardinaux – 96 ont dépassé l’âge de 80 ans et le cardinal Angelo Becciu, 73 ans, s’est vu retiré notamment son droit de vote au conclave par une décision du pape François de septembre 2020.
Le cardinal Stella était encore jusqu’au 11 juin 2021 le préfet de la Congrégation pour le clergé – il a été remplacé par Mgr Lazarus You Heung-Sik (Corée du Sud). Réputé être proche du pape François, ce dernier l’avait nommé dès le début de son pontificat à la tête de l’importante congrégation en charge des 410’000 prêtres en activité dans le monde ou encore des séminaires. En 2014, le pape l’avait élevé au rang de cardinal et, en 2020, au rang de cardinal-évêque, soit l’ordre le plus haut au sein du collège cardinalice.
Originaire d’une famille rurale de la province de Trévise, ce deuxième d’une fratrie de dix enfants est entré très tôt au séminaire diocésain. En 1960, il rejoint la capitale italienne où il étudie au séminaire pontifical de Rome et à l’université pontificale du Latran. Il est ordonné prêtre en 1966 et entre alors au service diplomatique du Saint-Siège, avec le consentement de son évêque, Mgr Luciani, qui sera élu pape en 1978 sous le nom de Jean-Paul Ier – le cardinal Stella est d’ailleurs depuis 2016 le postulateur de la cause de béatification du «pape au sourire».
Une brillante carrière de nonce
Sa carrière de nonce le conduit en République Démocratique du Congo, au Tchad, à Cuba ou encore en Colombie. En 2007, il est invité par le Conseil épiscopal latino-américain (Célam) à participer à la conférence d’Aparecida, au Brésil, conférence durant laquelle le cardinal Bergoglio, futur pape François, occupe une place majeure.
Benoît XVI le nomme la même année à la tête de l’Académie pontificale ecclésiastique, la fameuse école des nonces qui forme les diplomates du Saint-Siège. Il y reste six années, jusqu’à ce que le pape François le nomme préfet de la Congrégation pour le clergé, le 21 septembre 2013. Alors qu’il aurait dû démissionner pour raison d’âge en 2016, le pape maintient le cardinal Stella en place; un signe de confiance.
Pour une meilleure formation humaine et spirituelle des prêtres
Dans une période marquée par de nombreuses révélations d’abus commis par des clercs, le haut prélat plaide pour une meilleure formation humaine et spirituelle des prêtres. Il signe en ce sens en 2016 un document important sur leur formation – Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis – intitulé «Le don de la vocation presbytérale». Le texte met à jour les versions de 1970 et de 1985 pour actualiser la formation dans les séminaires et l’adapter aux mutations et aux enjeux contemporains.
Dans le sillage du pape François, le cardinal italien dénonce par ailleurs le cléricalisme qui réduit l’Église à une élite. Il encourage le déploiement du rôle des laïcs dans la vie de l’Église.
En 2019, anticipant les débats lors du synode sur l’Amazonie sur le célibat des prêtres, il explique dans la préface d’un ouvrage que l’hypothèse de l’ordination d’hommes mariés peut être évaluée «avec attention, sans fermetures ni rigidité» dans certaines régions du monde sujettes à une «urgence sacramentelle».
Durant le synode, alors préfet de la Congrégation pour le clergé, il souligne la beauté du célibat sacerdotal dans l’Église latine, «un trésor conservé dans des vases d’argile» qui doit être vécu avec fidélité. Bien que votée par les Pères synodaux, la disposition permettant l’ordination des viri probati ne sera pas retenue dans l’exhortation apostolique post-synodale «Querida Amazonia» du pape François. (cath.ch/imedia/hl/bh)