Le Canada demande à la France d’extrader un présumé prêtre abuseur
Le gouvernement canadien a confirmé le 4 août 2022 la demande d’extradition d’un prêtre résidant en France accusé d’agressions sexuelles sur des enfants inuits, il y a plus de 30 ans. La demande est en cours de traitement par la justice française.
L’annonce intervient alors que le pape François vient de terminer son voyage au Canada, du 24 au 30 juillet 2022, rapporte le Journal de Montréal. Le Saint-Père s’était notamment rendu à Iqaluit, dans le Nunavut, pour rencontrer les représentants inuits. Dans le pays, il a demandé pardon pour les violences commises dans les pensionnats autochtones, souvent gérés par l’Eglise catholique.
A cette occasion, le cas avait été soulevé par une représentante des Inuits, Kilikvak Kabloona. Elle aurait demandé au pape de faire pression sur l’ecclésiastique incriminé pour qu’il se rende de son propre chef au Canada.
Un cas emblématique d’impunité
Le Père R., qui a passé trois décennies dans le Grand Nord canadien, fait l’objet d’un mandat d’arrêt au Canada depuis février 2022, après le dépôt d’une nouvelle plainte en septembre pour une agression sexuelle survenue il y a environ 47 ans.
Dans cette région, le cas reste emblématique de l’impunité des agresseurs sexuels dans l’Église, souligne le journal québécois. Le prêtre n’a pour l’instant jamais été inquiété par la justice. Il avait déjà fait l’objet d’un mandat d’arrêt entre 1998 et 2017 pour agressions sexuelles contre trois mineurs, mais qui n’a jamais été suivi d’effet. Il a quitté le Canada en 1993 et vit depuis en France. Le traitement de l’affaire par la justice est compliqué par les procédures d’extradition entre les deux pays. Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé être en train d’examiner la demande.
Le prêtre nonagénaire, interrogé récemment par les médias, continue de clamer son innocence. (cath.ch/journaldemontreal/rz)