Le Bel Espoir, navire-école pour la paix, va prendre le large en Méditerranée

Le navire-école pour la paix ‘Le Bel Espoir’ va quitter le port de Barcelone le 1^er mars 2025, pour huit mois de navigation, avec à son bord 200 jeunes, des cinq rives méditerranéennes, qui se relayeront. Une démarche œcuménique et interreligieuse, «signe concret et vivant du magistère de François sur la Méditerranée».

C’est une goélette à trois mâts, de 29 mètres, avec 2,80 m de tirant d’eau, construite en 1944 au Danemark. le navire depuis a été restauré, puis totalement reconstruit, selon l’original, en 2024 par l’AJD, Aumônerie de la Jeunesse Délinquante. Cette association a été créée par le jésuite Michel Jaouen, ancien aumônier à la prison de Fresnes.

Amarré actuellement à Barcelone, le Bel Espoir se prépare à prendre la mer pour huit mois, pour prolonger le pèlerinage Méditerranéen du pape François. Le projet a été présenté à Rome, le 20 février 2025, par les cardinaux Aveline et Omella, respectivement archevêque de Marseille et archevêque de Barcelone, rapporte Vatican News.

Le cardinal français a mis l’accent sur l’écoute des blessures et des ressources dont regorge la Mare nostrum: «Il faut écouter les cinq rives de la Méditerranée: l’Afrique du Nord, le Proche-Orient, la mer Noire et la mer Égée, la péninsule des Balkans et l’Europe du Sud.» Cette mer est «trop large pour confondre et trop étroite pour séparer», a-t-il souligné, rappelant qu’elle a été sillonnée par François, de Lampedusa en 2013 à Ajaccio en 2024.

Huit mois d’itinérance, pour une expérience synodale

Sur l’initiative de l’Église de Marseille, à la suite des Rencontres méditerranéennes, le bateau accueillera, pour des temps d’itinérance, huit groupes de 25 jeunes engagés dans la société civile de leur pays. Ils participeront à huit colloques thématiques, dans huit villes choisies du pourtour méditerranéen. Leur expérience donnera lieu à un «livre bleu », qui sera remis au pape et aux maires des grandes villes du pourtour en octobre.

L’idée est de leur faire expérimenter la synodalité en un lieu ecclésial mixte, pour construire une culture de dialogue et de paix. Les contours de cette mer, pris dans son acception la plus large, ne connaissent-ils pas bien de zones de guerre, Arménie, Ukraine, Chypre et Terre Sainte?

Ce pèlerinage maritime offre déjà la possibilité de réinvestir deux objets à la très forte symbolique spirituelle que sont la mer et la barque, a expliqué lors de la présentation du projet à Rome le Père Alexis Leproux, vicaire épiscopal aux relations méditerranéennes du diocèse phocéen. «Ces jeunes doivent venir sur le bateau avec une volonté d’écoute, sans rentrer dans la dimension des États mais dans une intelligence réciproque», observe le Père Leproux qui dit souhaiter préparer toute une génération «à signer des traités de paix» dans les années à venir. (cath.ch/vn/lb)