La Transfiguration représente une date importante du calendrier liturgique dans toutes les Eglises de l’orthodoxie. Ici l'église orthodoxe de Vevey | © Wikipedia commons/CC BY-SA 3.0
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Le 6 août, la Transfiguration illumine les Eglises orthodoxes

Le 6 août, c’est la fête de la Transfiguration du Christ. Cet épisode lumineux de la vie de Jésus est célébré par toutes les Eglises chrétiennes. Du côté des Eglises orthodoxes, elle revêt un éclat particulier comme l’une des 12 grandes fêtes de l’année.

La Transfiguration représente une date importante du calendrier liturgique dans toutes les Eglises de l’orthodoxie. Pourtant le 6 août n’est pas commun à toutes. Les Eglises du Patriarcat œcuménique, les Eglise grecque, roumaine et bulgare notamment, suivent le calendrier grégorien. Par contre, l’Eglise orthodoxe russe et sa consœur serbe, notamment, vivent un décalage de 13 jours, donc célèbrent l’événement le 19 août, conformément à l’ancien calendrier julien.

«La Transfiguration est une fête très populaire, relève le Fribourgeois Noël Ruffieux, théologien orthodoxe, car elle est en lien avec la Création. Ce jour-là, on bénit les fruits, des pommes, des poires, des prunes, des raisins. Ces gestes concrets font le charme de cette fête.»

Paniers de fruits bénis

Dans la tradition, la Transfiguration annonce le changement des saisons, le passage de l’été à l’automne. Les prêtres bénissent les paniers de fruits apportés par les fidèles, qui vont les partager une fois rentrés chez eux. «A l’origine, on bénissait surtout des raisins, car cela coïncidait avec le début des vendanges dans certains pays, précise Mgr Alexandre. Selon le vicaire du diocèse d’Europe occidentale de l’Eglise orthodoxe russe hors frontières, «on interdisait même aux moines de manger du raisin avant cette fête».

Les gestes populaires sous-tendent la portée spirituelle de la Transfiguration: «C’est la fête de la lumière du Christ, tel qu’elle est rapportée dans les Evangiles, explique Mgr Alexandre. Pour les Pères de l’Eglise, c’est aussi symboliquement celle de la lumière incréée. C’est une manifestation de l’Esprit saint, une théophanie comme la Bible en rend compte à d’autres moments, avec par exemple la visite des anges à Abraham au Chêne de Mambré». Le nom slavon de la fête, obrejenie, signifie changement, métamorphose.

La glorification du Christ

Pour Noël Ruffieux, «la Transfiguration– qu’on peut aussi qualifier de glorification du Christ – est aussi la nôtre. Jésus a choisi les trois apôtres Pierre, Jacques et Jean, qui seront aussi présents au Jardin des Oliviers: la Transfiguration est donc aussi une annonce de la Passion».

Transfiguration de Jésus. Icône, détail. | © Saints Joachim and Anna Orthodox Christian Church.

«Nous sommes un peu comme les apôtres, détaille le théologien: nous avons du mal à comprendre ce qui se passe, mais nous sommes heureux, comme cela peut nous arriver à la fin d’une belle liturgie. Il nous faut retourner à la vie courante, mais la beauté, la lumière de la Transfiguration va éclairer notre vie.» Ce double lien, avec la nature et sur notre destinée, éclaire la fête. (cath.ch/bl)

En Occident
La Transfiguration figure aussi au calendrier liturgique romain, à la même date du 6 août. «Au Moyen-Age, la Transfiguration était une grande fête dans l’Eglise occidentale. Notamment grâce à l’ordre de Cluny, aux 11e et 12e siècle. Si vous allez à la cathédrale du Puy-en-Velay, en France, vous verrez une reproduction d’une icône de la Transfiguration byzantine», indique Mgr Alexandre.
Pour marquer le caractère festif de la Transfiguration, les orthodoxes interrompent le Carême de la Dormition, c’est-à-dire le jeûne observé avant la fête de la Dormition (l’Assomption en Occident) du 15 août (le 28 août pour l’Eglise russe et serbe). BL

La Transfiguration représente une date importante du calendrier liturgique dans toutes les Eglises de l’orthodoxie. Ici l'église orthodoxe de Vevey | © Wikipedia commons/CC BY-SA 3.0
5 août 2020 | 17:52
par Bernard Litzler
Temps de lecture : env. 2  min.
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