Lausanne: Un restaurant chasse les raéliens
Le mouvement des raéliens a été déclaré persona non grata au restaurant lausannois «Le Vaudois». L’établissement, qui sert également de lieu de rencontre pour une organisation proche du Parti libéral-radical (PLR), n’a pas accepté que le groupe, qui vénère les extraterrestres, ait planifié en ses murs une conférence sur ses croyances.
Le patron du «Vaudois» a expliqué au quotidien romand «Le Matin» du 28 novembre 2015, qu’il tolérait les raéliens pour manger, mais pas pour donner une conférence qu’il n’accepte pas éthiquement parlant. C’est dans l’une des salles de conférences que devait se tenir une séance présentant «La vérité sur nos origines extraterrestres».
Chris Antille, porte-parole du mouvement en Suisse romande, a déploré une discrimination qui mériterait d’être punie par la loi. Cette sanction supposerait cependant que les raéliens soient reconnus comme religion officielle, ce qui n’est pas le cas. Le responsable de la secte a indiqué qu’un autre établissement lausannois se disait prêt à les accueillir, en toute connaissance de cause.
Une secte dangereuse?
Gilles Meystre, directeur de GastroVaud, l’Association vaudoise des cafetiers, restaurateurs et hôteliers, concède que ce n’est pas, en théorie, le rôle des établissements de décider de l’hébergement d’un groupe en fonction de ses croyances. Le cas présent est toutefois plus délicat en fonction du caractère «sectaire» des hôtes. Le mouvement a en effet été inscrit sur la liste des sectes dangereuses par la Commission parlementaire sur les sectes en France de 1995 qui lui reprochait le caractère exorbitant des exigences financières, un discours plus ou moins antisocial, et de causer des troubles à l’ordre public.
Extraterrestres et PLR
Gilles Meystre, ancien secrétaire politique du PLR connaît d’ailleurs bien «Le Vaudois», pour avoir autrefois travaillé quelques étages au-dessus de ce stamm des radicaux vaudois. La brasserie occupe des locaux appartenant au Cercle Démocratique Lausanne, organisation proche du PLR. «Franchement, ça aurait été très exotique de retrouver les raéliens là au milieu. Ils ne cadrent pas tellement avec l’esprit des lieux», remarque le directeur de GastroVaud.
En juillet 2012, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), à Strasbourg, avait statué que Le Canton de Neuchâtel n’avait pas violé la liberté d’expression du mouvement raélien en lui interdisant une campagne d’affichage. Les autorités avaient alors invoqué des activités du mouvement contraires à l’ordre public, comme le clonage, la «géniocratie» et la pédophilie. (cath.ch-apic/matin/arch/rz)