La clé sous le paillasson après 92 ans d’existence
Lausanne: L’Echo romand cesse brusquement de paraître
Lausanne, 17 juillet 2002 (APIC) «l’Echo romand» cesse brusquement de paraître. La rédaction annonce la fermeture de l’hebdomadaire catholique à ses lecteurs dans ce qui sera son dernier numéro, le jeudi 18 juillet. Les Editions St-Augustin reprendront les publications paroissiales et l’Echo magazine tentera de convaincre les lecteurs de l’hebdomadaire de s’abonner chez lui. Lâché par tous, l’hebdomadaire met la clé sous le paillasson après 92 ans d’existence.
«L’Echo romand est édité pour la dernière fois le 18 juillet 2002», annonce un communiqué diffusé le 17 juillet par «Les Publications de l’Echo romand» et «L’Echo magazine». En clair, l’hebdomadaire catholique romand basé à Lausanne met la clé sous le paillasson.
Destiné à informer les catholiques romands sur la vie de l’Eglise et des paroisses, «l’Echo romand» a reçu au départ le soutien des évêques, qui voulaient en faire «l’hebdomadaire catholique des Romands», tout comme «Le Courrier» était conçu comme le quotidien de référence pour les catholiques de Romandie. Devenu selon son rédacteur en chef Bernard Litzler «le maillon faible de la chaîne de l’information en Suisse romande», il a vu le bihebdomadaire «Evangile et Mission» recevoir la préférence des autorités catholiques en matière d’informations officielles de l’Eglise, «L’Echo magazine» édité par Saripresse le concurrencer dans le marché romand des hebdomadaires catholiques et les éditions St-Augustin, son partenaire depuis 2001, hâter son départ pour reprendre à son compte le mensuel paroissial.
Un gouffre de plusieurs centaines de milliers de francs
La fermeture a été dictée par une situation financière que le président des «Publications de l’Echo romand», Robert Desponds, qualifie de «catastrophique», tout en parlant de «gouffre de plusieurs centaines de milliers de francs». «Nous sommes en cessation de paiement depuis juin 2000. Nous avons réussi à tourner depuis lors grâce à quelques générosités». La mesure laisse sur le carreau le rédacteur en chef et un collaborateur à plein-temps, engagé pourtant il y a moins d’une année, et qui sont encore à la recherche d’un emploi. Les autres activités du journal sont accomplie depuis de nombreuses années par des bénévoles. «Ce qui nous a permis de tenir jusqu’à maintenant», souligne Bernard Litzler.
L’hebdomadaire n’a plus, comme à l’époque de son lancement, de véritables soutiens de l’Eglise catholique. «Nous avons juste reçu 12’000 francs de la Conférence des Ordinaires romands lorsque nous avons changé notre matériel informatique. A part ça, je n’ai jamais entrevu l’ombre d’un soutien de l’Eglise», assure Robert Desponds.
Repris par St-Augustion et l’Echo magazine
La maison d’Edition St-Augustin reprendra l’Echo des paroisses et l’Echo magazine tentera de convaincre les actuels lecteurs de l’hebdomadaire de poursuivre leur abonnement chez lui. «Les lecteurs retrouveront les signatures de Bernard Litzler et de l’abbé Claude Ducarroz dans de nouvelles pages religion», annonce l’Echo romand dans son numéro du 18 juillet.
La fermeture du périodique signifie la disparition d’un hebdomadaire catholique dans le paysage de l’actualité religieuse romande. «Le rassemblement des forces dans le marché limité de la Suisse romande était inéluctable», soutient le Père Albert Longchamp dans l’éditorial de l’Echo magazine du 18 juillet. (apic/Bernard Bovigny)