L'archidiocèse de Chicago pourrait supprimer 100 paroisses
L’archidiocèse de Chicago, aux Etats-Unis, pourrait devoir supprimer jusqu’à 100 paroisses dans les prochaines décennies. La pénurie de prêtres et l’obsolescence des infrastructures rendraient impossible de maintenir le statu quo.
L’archevêque de Chicago, Mgr Blase Cupich, a annoncé dans la revue Catholic New World Friday que l’archidiocèse allait lancer une procédure d’évaluation de plusieurs mois qui exigera «une bonne dose de prière et d’humilité, un dur travail, des choix difficiles et de nouveaux sacrifices». Le chef du troisième plus grand diocèse des Etats-Unis, avec plus de 2’600’000 catholiques, s’attend à ce qu’une partie des 351 paroisses doivent fermer suite à cette révision, rapporte le 7 février 2016 le site internet catholique américain Crux.
Ordinations inférieures aux départs à la retraite
Mgr Cupich a annoncé la procédure en cours aux prêtres de son archidiocèse lors d’une série de rencontres tenues ces dernières semaines. Il les a avertis que les projections concernant les finances et le personnel à l’horizon 2030 rendaient le statu quo intenable.
Les prêtres qui ont participé à ces réunions ont indiqué au quotidien Chicago Tribune que jusqu’à 100 paroisses pourraient disparaître dans les 14 prochaines années, alors que seulement 240 prêtres sont disponibles.
Environ 10 prêtres sont ordonnés chaque année dans l’archidiocèse de Chicago. Un nombre inférieur à celui des départs à la retraite.
Quand Mgr Cupich a été nommé à la tête de l’archidiocèse, en 2014, il a hérité d’une institution en déclin, note Crux. En 2012, par exemple, l’archidiocèse a été confronté à un déficit de 42 millions de dollars, enregistrant simultanément une baisse constante des baptêmes et des mariages depuis 2000. En janvier dernier, l’évêché annonçait également la fermeture prochaine d’au moins trois écoles catholiques.
Déplacement du centre névralgique du catholicisme
Chicago n’est pas le seul diocèse américain à connaître une pénurie de prêtres et des problèmes financiers, alors que le centre névralgique du catholicisme se déplace des paroisses irlandaises, allemandes et italiennes du Midwest et du nord-est vers les florissantes Eglises hispaniques du sud et de l’ouest, souligne Crux.
Des fusions de paroisses, rendues nécessaires par le manque de ressources, sont déjà planifiées dans les archidiocèses de New York, Philadelphie et Boston.
D’après le Centre de l’Université de Georgetown pour la recherche appliquée dans l’apostolat, à Washington, le nombre de catholiques s’est réduit de 4% en 40 ans dans le nord-est du pays et le Midwest. Même si le nombre de fidèles a crû avec le même pourcentage dans le sud et l’ouest, il n’est pas certain que les hispaniques puissent combler le déclin général, du moment que la proportion de membres de ces communautés se déclarant catholiques est tombée de plus de 10% depuis 2010. (cath.ch-apic/crux/rz)