Le nouveau maire de Londres prête serment à la cathédrale de Southwark
Sadiq Khan, premier musulman à diriger une capitale occidentale a prêté serment, le 7 mai 2016, à la cathédrale de Southwark, à Londres. Le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, lui a souhaité, le 8 mai, la bienvenue, en tant que nouveau maire de Londres et l’a «assuré de ses prières».
Sadiq Khan a prêté serment lors d’une cérémonie multiconfessionnelle samedi, en présence de nombreuses personnalités et de leaders religieux, parmi lesquels l’évêque de Londres, Mgr Richard Chartres. Le nouveau maire de Londres a souhaité que cette cérémonie se déroule dans la cathédrale de Southwark, «au coeur de notre ville, entouré de Londoniens de toutes origines», pour montrer son intention de représenter «chaque communauté» en tant que «maire de tous les Londoniens».
Pour tous les Londoniens
«Je suis ici aujourd’hui en raison des opportunités et de la main tendue que notre ville m’a données à moi et à ma famille», a déclaré Sadiq Khan, fils d’immigré pakistanais, en s’adressant à l’assistance, dans une cathédrale pleine. «L’ambition qui me guidera tout au long de mon mandat, a-t-il poursuivi, sera de m’assurer que tous les Londoniens aient les opportunités que ma ville m’a données».
Des grands défis
«Je souhaite la bienvenue à Sadiq Khan en tant que nouveau maire de Londres», a par la suite déclaré Mgr Vincent Nichols, dans un communiqué publié sur le site de l’Eglise catholique d’Angleterre. «Je l’assure de mes prières pour le temps qu’il passera à ce poste important, où il aura à relever les grands défis de Londres, dans sa richesse, sa diversité et son énergie», a poursuivi le prélat.
Evoquant les «défis» qui attendent le nouveau maire, Mgr Nichols a cité un extrait du discours prononcé par le pape le 6 mai, lors de la réception du prix Charlemagne: «La beauté enracinée dans beaucoup de nos villes est due au fait qu’elles ont réussi à conserver dans le temps les différences d’époques, de nations, de styles, de visions. (…) La richesse et la valeur d’un peuple s’enracinent justement dans le fait de savoir articuler tous ces niveaux dans une saine cohabitation. Les réductionnismes et toutes les tentatives d’uniformisation, loin de générer des valeurs, condamnent nos peuples à une cruelle pauvreté: celle de l’exclusion. Et loin d’apporter grandeur, richesse et beauté, l’exclusion provoque la lâcheté, l’étroitesse et la brutalité. Loin de donner de la noblesse à l’esprit, ils lui apportent la mesquinerie». «Puisse le même esprit inspirer le leadership de notre nouveau maire», a conclu Mgr Nichols.
Fils d’immigré
Né en 1970, Sadik Khan, musulman pratiquant, est le quatrième des huit enfants d’un immigré pakistanais chauffeur de bus. Il se destinait à des études scientifiques mais opta finalement pour des édtudes de droit qui l’amenèrent à une carrière d’avocat spécialisé dans les droits de l’homme. Membre du parti travailliste (le Labour party, orienté à gauche). Il a été conseiller municipal, député. Il a occupé le poste de ministre des communautés puis transports dans le cabinet de Gordon Brown.
Battant le candidat conservateur Zac Goldsmith, Sadik Khan a été élu avec 56,8% des voix. Il s’est notamment engagé à réduire le coût très élevé des loyers à Londres et à rendre les transports publics londoniens plus abordables. (cath.ch-apic/com/bh)