L’archevêque de San Francisco interdit Nancy Pelosi de communion
Mgr Salvatore Cordileone, archevêque de San Francisco, a déclaré le 20 mai 2022 qu’il ne permettait plus à la politicienne Nancy Pelosi de recevoir la communion dans son diocèse. Un geste justifié, pour le prélat conservateur, par le soutien actif de la présidente de la Chambre des représentants au droit à l’avortement.
«Je vous notifie par la présente que vous ne devez pas vous présenter à la Sainte Communion et, si vous le faites, vous n’y serez pas admise, jusqu’à ce que vous répudiiez publiquement votre plaidoyer en faveur de la légitimité de l’avortement et que vous confessiez et receviez l’absolution de ce grave péché dans le sacrement de la pénitence», indique la lettre de Mgr Cordileone, rapporte l’Associated Press (AP) le 21 mai.
Le soutien à Roe v. Wade en cause
La missive de l’archevêque a été envoyée à la députée américaine le 7 avril. Entre-temps, le prélat californien aurait insisté pour obtenir une entrevue avec la démocrate, qui affiche publiquement sa foi catholique. Le but étant de la persuader du «mal profond qu’elle commet, du scandale qu’elle provoque et du danger qu’elle fait courir à son âme».
La démarche de Mgr Cordileone est intervenue après que les démocrates au Congrès aient tenté de transposer l’arrêt Roe v. Wade en loi fédérale, afin de protéger cette jurisprudence empêchant les Etats d’interdire totalement l’avortement. L’action a été entreprise après la fuite de documents attestant de la volonté de la Cour suprême d’invalider Roe v. Wade. Les démocrates n’ont cependant pas atteint la majorité requise, à cause de l’opposition en bloc des républicains.
Joe Biden en «cible» numéro un
La décision attendue de la Cour suprême a remis le feu aux poudres, aux Etats-Unis, entre partisans et adversaires du droit à l’avortement. Les évêques catholiques du pays sont divisés sur la question. Un certain nombre d’entre eux, dont Mgr Cordileone, demandent que les politiciens en faveur de l’accès à l’IVG soient bannis de la communion. En novembre 2021, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a approuvé à une écrasante majorité un document très attendu qui n’allait pas jusqu’à appeler à cela, mais qui offrait des justifications pour que les évêques puissent refuser la communion de façon individuelle.
La principale «cible» des catholiques conservateurs était Joe Biden lui-même, second président catholique des Etats-Unis. Bien d’autres évêques et personnalités catholiques ont cependant mis en garde contre une «instrumentalisation» de l’eucharistie. Le cardinal Wilton Gregory, archevêque de Washington, a de son côté affirmé que le président Biden était le bienvenu pour recevoir le sacrement dans son diocèse. (cath.ch/ap/arch/rz)