L’Alliance «Es reicht!» lance une pétition pour un nouveau départ dans le diocèse de Coire
Mgr Vitus Huonder doit donner sa démission pour raison d’âge au printemps, car il fêtera ses 75 ans le 21 avril prochain. L’Alliance «Es reicht!» (Ça suffit !), vient de lancer la pétition «Ensemble pour un nouveau départ dans le diocèse de Coire».
Avant de nommer un nouvel évêque sur le siège de Coire, il faut que la paix revienne dans le diocèse, estime le théologien alémanique Erwin Koller, président de la Fondation Herbert Haag «pour la liberté dans l’Eglise». C’est l’avis partagé par l’Alliance «Es reicht!» qui plaide pour la nomination d’un administrateur apostolique qui puisse recréer la confiance dans ce diocèse «polarisé».
Groupement critique d’organisations catholiques
Ce groupement critique d’organisations catholiques militant pour l’accès des femmes au sacerdoce, la suppression du célibat obligatoire des prêtres, ou encore une réforme de la morale sexuelle de l’Eglise, récolte depuis la semaine passée des signatures pour «bâtir des ponts et combler les fossés».
«Après des années de souffrance avec les évêques Wolfgang Haas et Vitus Huonder», estiment les pétitionnaires, l’Eglise catholique ne doit plus se voir imposer un évêque avec la vision d’une «Eglise dépassée». Ces années de controverses ont amené «paralysie, amertume et frustration» dans le diocèse.
Personnalités de l’Eglise et du monde politique
Porte-parole de l’Alliance, Erwin Koller estime que le diocèse de Coire a besoin d’une pause pour que l’on puisse à nouveau se parler. Dans deux ou trois ans, le nouvel évêque disposerait ainsi d’une bonne base de départ. Selon les pétitionnaires, l’occupation du siège de Coire a un impact direct sur toute l’Eglise en Suisse, et a également des conséquences dans le milieu protestant. En raison de ce conflit, la Conférence des évêques suisses (CES) elle-même souffre d’une désunion en son sein, estime encore Erwin Koller.
Parmi les 50 premiers signataires de la pétition, on note la présence de personnalités de l’Eglise et du monde politique comme par exemple Walter Kirchschläger, professeur émérite de Nouveau Testament de l’Université de Lucerne, Leo Karrer, professeur émérite de théologie pastorale de l’Université de Fribourg, la Thurgovienne Simone Curau-Aepli, présidente de la Ligue suisse des femmes catholiques (SKF) et l’ancienne présidente de la SKF Rosmarie Koller- Schmid, Richard Friedli, professeur émérite de science des religions de l’Université de Fribourg, et son épouse Gabriella Loser-Friedli, présidente l’association Zöfra, qui réunit des femmes touchées par le célibat des prêtres, Sœur Ingrid Grave, religieuse dominicaine qui a longtemps animé l’émission religieuse «Sternstunde» à la télévision alémanique, le théologien et auteur Pierre Stutz, ainsi que l’ancien juge fédéral Giusep Nay ou encore l’ancienne conseillère nationale verte Monika Stocker.
Pas suffisant pour restaurer la tranquillité
Les signatures seront remises à la fin de l’année au nonce apostolique en Suisse, pour les transmettre au pape François. En début d’année, Mgr Martin Kopp, vicaire général du diocèse de Coire pour la Suisse centrale, s’était déjà déclaré en faveur d’un administrateur apostolique, tandis que le vicaire général à Zurich Josef Annen considère cette idée comme «digne de réflexion».
Au sein du «Churer Priesterkreis», qui réunit des prêtres et des diacres du diocèse de Coire, on estime cependant que l’installation d’un administrateur apostolique ne suffira pas à elle seule à restaurer la tranquillité dans le diocèse et qu’il ne faut pas attendre de «miracle» d’une telle proposition. (cath.ch-apic/kath.ch/be)