L'abée Pierre, lors de sa visite à la vigne de Farinet, en Valais, en 1998 | © Keystone/Fabrice Coffrini
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L'abbé Pierre accusé d'agressions sexuelles par plusieurs femmes

Un rapport rendu public par le mouvement Emmaüs le 17 juillet 2024 fait état de sept témoignages de femmes présumées victimes d’agressions sexuelles de la part de l’abbé Pierre, entre la fin des années 1970 et 2005. L’une d’elles aurait été mineure au moment des faits, rapporte le quotidien La Croix.

En juin 2023, un signalement d’agression sexuelle à l’encontre de l’abbé Pierre avait été donné. Une enquête indépendante a aussitôt été commandée par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre, au cabinet expert de la prévention des violences ‘Egaé’, dirigé par Caroline De Haas. Son résultat a été rendu public le 17 juillet.

«Ce travail a permis de recueillir les témoignages de sept femmes qui font état de comportements pouvant s’apparenter à des agressions sexuelles ou des faits de harcèlement sexuel commis par l’abbé Pierre entre la fin des années 1970 et 2005», déclarent les trois organisations affiliées au mouvement Emmaüs fondé par l’abbé Pierre. «Six femmes rapportent des faits pouvant être qualifiés d’agressions sexuelles. Une autre fait état de propos sexistes et de sollicitations dérangeantes», précise La Croix. Trois d’entre elles «dénoncent des contacts non consentis sur la poitrine entre 1995 et 2005. Parfois ces comportements étaient suivis de sollicitations.»

Parmi les victime, la fille d’un couple d’amis

L’une des victimes était une mineure de 16 -17 ans au moment des premiers faits. Il s’agirait de la fille d’un couple proche du prêtre. «L’abbé Pierre, de près de cinquante ans son aîné, touche à plusieurs reprises sa poitrine, dans la maison familiale où il est régulièrement invité. (…) En 2003, quelques années avant sa mort, le prêtre lui aurait présenté des excuses en présence de son père», détaille La Croix.

Le rapport actuel est succinct (huit pages) et exigerait un travail plus long et plus approfondi. À ce stade, les témoignages sont cependant suffisamment concordants pour être pris au sérieux. «Nous les croyons, nous savons que ces actes intolérables ont laissé des traces et nous nous tenons à leurs côtés», déclarent les trois organisations à l’origine du rapport. «Ces révélations bouleversent nos structures» et «ces agissements changent profondément le regard que nous portons sur un homme connu avant tout pour son combat contre la pauvreté, la misère et l’exclusion».

Un nouveau dispositif d’écoute

«Nous saluons le courage des personnes qui ont témoigné et permis, par leur parole, de mettre au jour ces réalités», soulignent Emmaüs et ses différentes branches, qui annoncent la mise en place d’une ligne d’écoute téléphonique, doublée d’une adresse e-mail, sous la responsabilité du cabinet Egaé, pour recueillir d’éventuels nouveaux témoignages.

Ces accusations portés à l’encontre d’une des figures de l’Église de France les plus connues et les plus aimées des Français ne manqueront pas de susciter le trouble. La Conférence des évêques de France a déclaré le jour même sur X avoir appris «avec douleur les témoignages rapportant des faits d’agressions sexuelles commis par l’abbé Pierre» et redit sa «détermination à se mobiliser pour faire de l’Église une maison sûre».

Une œuvre qui restera remarquable

Elle rappelle néanmoins que «l’abbé Pierre a eu, dans notre pays et dans le monde, un impact remarquable», en éveillant «les consciences sur la responsabilité de tous à l’égard des personnes en précarité» et en renouvelant «le regard que notre société porte sur les plus pauvres». (cath.ch/lacroix/lb)

L'abée Pierre, lors de sa visite à la vigne de Farinet, en Valais, en 1998 | © Keystone/Fabrice Coffrini
17 juillet 2024 | 17:04
par Lucienne Bittar
Temps de lecture : env. 2  min.
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