«La science n’est pas suffisante pour résoudre» la crise écologique
La crise environnementale exige que la communauté scientifique adopte «une authentique dimension spirituelle», a estimé le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin dans son discours d’inauguration de l’Euro Science Open Forum (ESOF) 2020, rapporte le 2 septembre le Saint-Siège. L’ESOF, considéré comme le plus important forum scientifique européen et international, se tient tous les deux ans dans une ville européenne différente ; il est organisé en 2020 à Trieste (Italie) du 2 au 6 septembre.
L’étude du système biologique et écologique ne nous a pas rendus capables de comprendre la vie et le monde en tant que système complexe, a considéré le cardinal Parolin dans son discours. Complexité et urgence ont été «abandonnées» par la sphère techno-scientifique.
La vision de l’Église propose une approche intégrale pour résoudre la crise environnementale, a-t-il jugé, car «tout est lié, tout est connecté». L’écologie intégrale décrite dans Laudato si’ (2015) «veut apporter une réponse intégrale», dans la mesure où l’on «ne fait pas face à des crises différentes, mais à une seule complexe, sociale et environnementale», a affirmé le Secrétaire d’Etat du Saint-Siège. «Seule une vue holistique peut comprendre les phénomènes en jeu». «La science seule n’est pas suffisante pour résoudre la crise environnementale», a-t-il martelé.
Ne pas négliger la dimension spirituelle
Une écologie intégrale exige selon le «numéro 2» du Saint-Siège que la recherche prenne en compte non seulement la compréhension rationnelle de la réalité adoptée en particulier par la pensée occidentale, mais «aussi une authentique dimension spirituelle». À l’inverse, «la religion ne doit pas être reléguée dans la sphère de l’irrationnel», a-t-il lancé. «Pour notre dialogue, nous devons donc adopter une approche interdisciplinaire comme proposée par Laudato si’, «qui doit inclure la religion».
«Nous sommes très attentifs aux activités des scientifiques», a-t-il par ailleurs assuré, en particulier quand ceux-ci s’expriment sur la dignité de la personne humaine, sur la justice globale et sur le soin de la maison commune. Ces trois dimensions sont «essentielles» pour atteindre un futur propice à la coexistence pacifique. Le cardinal a appelé à ce que la situation environnementale interpelle les scientifiques. «Si nous voulons survivre, il nous faut apprendre à assumer nos responsabilités vis-à-vis de notre maison commune». (cath.ch/imedia/ah/rz)