Après son voyage au Canada, le pape se prépare à une rentrée chargée
Le pape François, qui a récemment reconnu ne pouvoir suivre «le même rythme de voyages qu’auparavant», prépare pourtant une rentrée dense, dès la fin du mois d’août 2022. Outre trois déplacements en Italie – L’Aquila, Assise, Matera – et un consistoire, le pontife va se rendre au Kazakhstan et envisage toujours d’honorer sa promesse d’aller à Kiev.
L’état de forme du pape François au retour de son long voyage au Canada du 24 au 30 juillet était un indicateur attendu de la part du Saint-Siège comme des observateurs. La cheville ouvrière de la diplomatie vaticane, Mgr Paul Richard Gallagher, l’avait annoncé: les projets à venir du pontife – notamment celui du déplacement dans la capitale ukrainienne que le pape avait dit vouloir effectuer le plus rapidement possible – dépendaient grandement de sa capacité à surmonter le périple canadien et ses près de 20’000 km en avion.
Au Canada, un voyage sur mesure
Le voyage outre-atlantique avait été pensé pour éviter toute fatigue inutile au pape, qui a beaucoup souffert du genou cette année: tous les trajets dans un seul avion d’ITA Airways, aménagé spécialement pour le pontife; plus de vol en hélicoptère; une limitation à environ une heure au maximum de tous les déplacements en voiture et de tous les événements; utilisation quasi-systématique du fauteuil roulant; et enfin, plus de traditionnelle montée dans l’avion par l’escalier. Enfin, de très nombreuses plages horaires avaient été laissées vides pour lui permettre de récupérer.
Dans l’avion du retour, le pape de 85 ans a laissé entendre que cela pourrait devenir la norme désormais. «Je crois qu’à mon âge, et avec ces limites, je dois m’économiser un peu pour pouvoir servir l’Église, ou au contraire penser à la possibilité de me mettre de côté», a-t-il ajouté. «Pour le moment, rien ne change», a assuré le pape, avant de temporiser: «mais on verra ce que ma jambe me dira».
Trois jours plus tard, le pape annonce un prochain voyage de trois jours au Kazakhstan, à près de 5’000 km. Le pape a qualifié sa venue à Nour-Soultan pour un congrès interreligieux de «voyage tranquille, sans beaucoup de déplacements», et le programme ne prévoit aucun déplacement en dehors de la capitale kazakhe.
Cependant, le prochain voyage international du pape vient s’insérer dans un agenda déjà très rempli. Le 27 août prochain, le pape François sera d’abord à Rome pour un consistoire pendant lequel il créera vingt nouveaux cardinaux. Le lendemain, il se rendra à L’Aquila, à 100 km de Rome, pour le jubilé de la cérémonie quasi-millénaire du Pardon célestinien (Fête du grand pardon, inspirée d’une bulle pontificale historique émise par le pape Célestin V). Le 4 septembre, il doit présider, à Rome, la messe de béatification de son prédécesseur Jean Paul Ier.
The Economy of Francesco
À la fin du mois de septembre, après le Kazakhstan, c’est un double déplacement qui l’attend en Italie: à Assise en Ombrie pour la sixième fois, à l’occasion du sommet The Economy of Francesco, puis à Matera en Basilicate, pour le Congrès eucharistique national.
D’ici là, le projet d’un déplacement à Kiev, toujours à l’ordre du jour même si aucune date n’a pour l’heure été officiellement évoquée, pourrait aboutir. Un déplacement qui s’annonce compliqué, comme l’a expliqué Mgr Gallagher– qui a personnellement fait le déplacement en mai dernier – dans un entretien avec le portail Katholisch.de.
«Il n’est pas facile de se rendre à Kiev ou Lviv», expliquait le secrétaire pour les relations avec les États, évoquant un «long voyage» de deux jours pour le pape qui devrait se faire non pas seulement en avion mais aussi «en voiture ou en train». «Je pense que le pape veut régler ce problème le plus tôt possible», insistait-il. (cath.ch/imedia/cd/bh)