Saint-Gall: Publication d’une étude sur la situation des prêtres diocésains en Suisse

La recherche montre un net vieillissement du clergé

Saint-Gall, 7 novembre 2011 (Apic) «Les prêtres diocésains en Suisse – Pronostics, interprétations, perspectives», c’est sous ce titre qu’Arnd Bünker, directeur de l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) à Saint-Gall, et Roger Husistein, collaborateur scientifique au SPI, éditent fin novembre, en français, une étude montrant le recul persistant du nombre des prêtres diocésains en Suisse (*). La publication de cet ouvrage bénéficie du soutien de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ).

La pyramide des âges des prêtres diocésains joue un rôle essentiel pour qui entend pronostiquer l’évolution de leurs effectifs dans les évêchés suisses. Elle révèle un net vieillissement. Ainsi, l’âge moyen des prêtres diocésains en Suisse se situait, à fin 2009, à tout juste 65 ans. Un prêtre diocésain sur deux a dépassé l’âge de la retraite.

Le vieillissement le plus marqué est enregistré dans les diocèses de Bâle et de Saint-Gall, avec un âge moyen de 66,7, respectivement 65,8 ans. Sont manifestement plus jeunes les prêtres diocésains de l’évêché de Sion (62,9 ans) et surtout du diocèse de Lugano (61,3 ans), où 43% des prêtres diocésains ont 55 ans ou moins, peut-on lire dans l’étude.

La diminution de l’effectif des prêtres diocésains constitue le fil rouge de maints chantiers de l’Eglise catholique en Suisse. Les pronostics sur le plan statistique présentés dans cette étude montrent que cette évolution est destinée à se poursuivre au cours des prochaines années.

Par ailleurs, les courants généraux qui traversent la société suisse et contribuent à ce phénomène de recul se révèlent stables. Dès lors, l’Eglise n’est pas confrontée uniquement à des problèmes organisationnels. «Il y a lieu pour elle d’entamer aussi une réflexion fondamentale sur la place des prêtres à l’avenir, les attentes mises en eux et leur rôle au sein de l’Eglise et de la société», estiment les auteurs de cette recherche, qui a pu compter sur la collaboration d’Arnd Bünker, Marc Donzé, Roger Husistein, Daniel Kosch, Pierre-Yves Maillard, Thomas Ruckstuhl et Mgr Martin Werlen.

La toile de fond de l’étude

L’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) observe attentivement depuis des décennies la situation de l’Eglise et de la religion en Suisse. A cet égard, l’institut contribue à la réflexion pastorale et à la planification de l’action de l’Eglise en Suisse. Ces dernières années, une préoccupation se fait de plus en plus lancinante: il s’agit de l’évolution de l’effectif des prêtres face à laquelle les réactions varient considérablement dans les diocèses.

Bien des mesures apparaissent encore comme des solutions d’urgence, mais ici ou là se dessine peut-être une image du prêtre de l’avenir aux contours nouveaux. L’Institut suisse de sociologie pastorale SPI a osé se lancer dans un pronostic et fait des projections statistiques jusqu’en 2029. «Une fois de plus, les résultats nous enjoignent à entamer une réflexion approfondie sur l’Eglise ainsi que sur la vision du prêtre et de son rôle», soulignent les auteurs.

La démarche

Dans une première partie de l’ouvrage consacrée aux données de base, le SPI retrace d’abord l’évolution du nombre des prêtres en Suisse au cours des dernières décennies et se permet de brosser un tableau de l’avenir, cela malgré les impondérables qui demeurent. Des comparaisons avec d’autres collaborateurs ecclésiaux, d’autres pays et régions du monde, ainsi qu’avec l’Eglise réformée, mais aussi un coup d’œil jeté sur l’évolution de la pratique religieuse visent à prévenir toute approche par trop isolée de la situation des prêtres diocésains.

Ensuite, dans le prolongement de ces statistiques, les auteurs veulent ouvrir le débat, cela sous forme de thèses sur les raisons expliquant le recul persistant du nombre des prêtres diocésains. Pour ce faire, ils se fondent sur les changements généraux qui se sont produits au sein de la société et de l’Eglise au cours des dernières décennies.

Dans une deuxième partie du livre, le SPI donne la parole à divers représentants de l’Eglise catholique en Suisse auxquels il a été demandé de prendre position sur les données statistiques de fond et les thèses évoquées plus haut.

Les éditeurs: Arnd Bünker, docteur en théologie, né en 1969, dirige l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) à Saint-Gall, ainsi que le secrétariat de la Commission de planification pastorale de la Conférence des évêques suisses. Roger Husistein, licencié en sciences des religions, né en 1977, est collaborateur scientifique à l’Institut suisse de sociologie pastorale à Saint-Gall.

(*) Cette étude est déjà disponible en allemand sous le titre «Diözesanpriester in der Schweiz

Prognosen, Deutungen, Perspektiven» (apic/be)

7 novembre 2011 | 17:02
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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