Belgique: Les déclarations de Mgr Léonard sur les divorcés-remariés ont fait des vagues

La polémique semble se calmer

Bruxelles, 23 octobre 2012 (Apic) La polémique semble s’être calmée en Belgique après les dernières déclarations de Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, sur les divorcés-remariés. Il a estimé que ces derniers ne devraient pas occuper certains postes, comme l’enseignement de la religion ou la direction d’une école catholique.

Pour le président de la Conférence épiscopale de Belgique, les divorcés-remariés, qui «ne sont en aucune manière excommuniés», doivent éviter les tâches qui les placent dans une position délicate ou difficile. Cette mise en garde a provoqué de vives réactions, notamment au sein de l’enseignement catholique en Belgique.

Ni jugement ni rejet

Dans le numéro d’octobre du mensuel «Pastoralia», l’archevêque de Malines-Bruxelles passe en revue les sacrements de l’Eglise, et aborde notamment le sacrement du mariage. Mgr Léonard se penche plus particulièrement sur l’aide à apporter aux divorcés remariés, une problématique particulièrement sensible au sein même de l’institution. L’archevêque préférerait que les divorcés remariés ne donnent pas des cours de religion, ni ne dirigent une école catholique.

Mgr Léonard dit ne pas vouloir juger les divorcés remariés, mais il invite ceux qui sont dans cette situation à se poser la question: «Est-il opportun que je sois dans une position clé au point de vue de la transmission de l’enseignement de Jésus ?». Pour l’archevêque de Malines-Bruxelles, cette invitation à la conscience ne sonne ni comme un jugement ni comme un rejet. Il veut tout simplement rappeler que «le divorce contredit l’indissolubilité du mariage, l’alliance voulue par Jésus Christ».

Déclarations «choquantes»

Responsable du Secrétariat flamand de l’enseignement catholique, Mieke Van Hecke a estimé que la prise de position de Mgr Léonard «n’est plus vraiment de ce temps». L’ex-parlementaire démocrate-chrétienne flamande relève que les directions des écoles catholiques tiennent compte des compétences et de la personnalité des candidats et que les prises de position de l’archevêque de Malines-Bruxelles sont «choquantes». Elle relève que Mgr Léonard devrait savoir que depuis longtemps déjà qu’»il y a beaucoup de divorcés dans l’enseignement catholique» et qu’il ne pourra pas remettre cela en question.

Le Secrétariat général de l’enseignement catholique francophone a également réagi, soulignant que les propos de l’archevêque semblent difficilement compatibles avec le droit du travail. «Il ne peut y avoir de discrimination à l’embauche. Puis, les éléments de la vie privée n’interviennent pas dans le processus de désignation d’un directeur.»

Dans l’enseignement catholique, les directeurs d’école sont nommés par le pouvoir organisateur de l’école (PO) dans lequel siègent un ou plusieurs représentants de la paroisse ou de la congrégation religieuse dont fait partie l’établissement scolaire. «Ce PO les désigne sur base de deux critères: la compétence et l’adhésion au projet de l’enseignement catholique».

Les divorcés-remariés, des «mal-aimés» aux yeux de Mgr Léonard

Le problème que représentent ces «mal-aimés» que sont les divorcés-remariés préoccupe l’archevêque. Il constate qu’ils se sentent seuls, voire marginalisés. «C’est une préoccupation pour toute l’Eglise, a confié Mgr Léonard, invitant à les écouter, à prier avec eux, avec la conviction que ces membres de la grande famille ecclésiale souffrent de ne pas pouvoir en partager l’expression eucharistique». Il écrit dans «Pastoralia», la revue du diocèse de Malines-Bruxelles, que ces derniers «peuvent et même doivent participer à la vie de l’Eglise sous ses divers aspects». (apic/infocatho/com/be)

23 octobre 2012 | 14:37
par webmaster@kath.ch
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