La pleine communion entre catholiques et orthodoxes, l’une des principales préoccupations du pape

Rome, 28 juin 2015 (Apic) La pleine communion entre orthodoxes et catholiques est «l’une de mes principales préoccupations», a affirmé le pape François, le 27 juin 2015, devant une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople. Le pontife a encouragé les orthodoxes à réfléchir sur le thème de la «synodalité», alors qu’orthodoxes et catholiques cherchent un terrain d’entente sur l’exercice de la primauté dans l’Eglise.

Recevant comme chaque année une délégation du patriarcat œcuménique de Constantinople, venue à Rome à l’occasion des fêtes de saint Pierre et Paul apôtres, le pape a d’abord évoqué la prière oecuménique à laquelle il avait participé à Istanbul, en novembre 2014, avec le patriarche orthodoxe Bartholomée Ier. «L’accolade de paix échangée avec sa sainteté, a-t-il assuré, a été un signe éloquent de la charité fraternelle qui nous anime dans le chemin de réconciliation». Une allusion au geste inédit du pape François qui s’était alors incliné devant le patriarche, lui demandant sa bénédiction, dans l’église patriarcale Saint-Georges du Phanar. La pleine communion visible entre orthodoxes et catholiques représente «l’une de mes principales préoccupations, pour laquelle je n’arrête pas de prier Dieu», a lancé le pontife.

Primauté du pape et synodalité

Dans son discours, le pape a également encouragé le travail de la commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe. «L’examen attentif de comment s’articulent dans la vie de l’Eglise le principe de synodalité et le service de celui qui préside, a conseillé le pape, offrira une contribution significative au progrès des relations entre nos Eglises». Le pape semble favoriser ce rapprochement en se présentant sans cesse comme l’évêque de Rome et en invitant à une large réflexion sur la collégialité dans l’Eglise catholique. Mais, à l’approche du synode panorthodoxe, prévu en 2016, les problèmes sont aussi internes à l’Eglise orthodoxe.

Dans un message envoyé au pape, le patriarche Bartholomée Ier a ainsi souhaité une réflexion qui aille «au-delà de la politique ou d’autres formes de motivations, particulièrement dans la présente phase critique où nous examinons l’épineux problème de la primauté dans l’Eglise».

La question de la primauté, et notamment de son exercice, constitue le principal obstacle à l’unité entre les deux Eglises. Au terme de discussions théologiques intervenues ces dernières années, les orthodoxes ont reconnu que l’Eglise de Rome occupait la première place dans l’ordre canonique et que l’évêque de Rome est donc le tout premier parmi les patriarches. Mais ces discussions ont eu lieu sans l’Eglise orthodoxe russe, en conflit avec Constantinople. Ce à quoi le patriarche Bartholomée fait allusion dans son message, à l’approche du synode panorthodoxe.

Encyclique ‘Laudato Si’

Devant la délégation, le pape François a aussi souhaité davantage d’occasions de collaboration entre fidèles catholiques et orthodoxes, afin «d’affronter, dans la vérité mais avec l’esprit fraternel, les difficultés qui subsistent encore». Le pape s’est notamment réjoui de la présence du métropolite orthodoxe Jean Zizoulias de Pergame, représentant du patriarche Bartholomée Ier, à la présentation à la presse de l’encyclique ‘Laudato Si’.

Dans un message envoyé au pape François, le patriarche a aussi fait part de son «immense satisfaction» vis-à-vis de ‘Laudato Si’, tout en rappelant que l’Eglise de Constantinople avait été la première dans le monde chrétien, dans une encyclique du patriarche oecuménique Demetrios de 1989, à proclamer publiquement le besoin urgent de protéger l’environnement naturel.

Comme c’est l’usage, les représentants orthodoxes sont en visite au Vatican à l’occasion de la fête des saints Pierre et Paul et assisteront à la messe présidée par le pape dans la basilique Saint-Pierre le 29 juin. Cette année, la délégation compte trois membres: le métropolite Jean Zizoulias de Pergame, le métropolite Maximos de Selyvrie et le Père Heikki Huttunen de l’Eglise orthodoxe de Finlande. (apic/imedia/bl/rz)