Suisse: Plus de 20’000 signatures pour l’aide d’urgence aux requérants d’asile déboutés
La pétition d’Amnesty a abouti
Lausanne, 18 octobre 2011 (Apic) Amnesty International, Solidarités sans frontières, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) et l’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers remettent, le 18 octobre 2011 à la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, une pétition munie de plus de 20’000 signatures. Le texte demande d’alléger le régime de l’aide d’urgence auquel sont soumis les requérants d’asile déboutés ou frappés d’une décision de non-entrée en matière.
La pétition demande que le système en place soit fondamentalement repensé, notamment le respect des droits de l’enfant, le droit à la scolarité et le respect de la dignité humaine. Elle demande aussi que les personnes vulnérables et les familles ne soient plus soumises à ce régime.
La campagne de signature a débuté en février 2011, dans toute la Suisse. Il s’agissait de protester contre les conditions précaires et parfois problématiques, auxquelles sont confrontées les personnes soumises au régime de l’aide d’urgence. «Depuis 2008, les requérants d’asile déboutés ne peuvent plus bénéficier de l’assistance sociale et sont soumis au régime de l’aide d’urgence. Ils sont placés en marge de la société et dans les conditions les plus précaires. Leur pécule quotidien, qui doit leur permettre de répondre à leurs besoins, ne se monte parfois qu’à 4,30 francs suisses», écrit Amnesty dans un communiqué publié le 18 octobre.
Plus de «sans-papiers»
L’ONG dénonce une application de ce régime de plus en plus stricte, afin d’inciter les personnes à retourner dans leur pays d’origine le plus rapidement possible. Une stratégie qui, selon Amnesty, n’atteint pas son but, puisque le nombre de personnes qui restent soumis à ce régime ne cesse d’augmenter. «Le régime de l’aide d’urgence est inefficace. Il a un effet négatif sur la santé des personnes qui y sont soumises et les pousse vers l’illégalité», déplore Amnesty. Celle-ci propose comme solution une approche plus flexible et plus différenciée, qui prévoit également une possibilité de régularisation individuelle. (apic/com/nd)