La pastorale du tourisme passe au dicastère pour l'Évangélisation
Un rescrit daté du 30 septembre 2022 et signé par le cardinal Michael Czerny, préfet du dicastère pour le Service du développement humain intégral, annonce, avec effet au 1er octobre, que la pastorale du tourisme se trouve désormais sous la responsabilité du nouveau dicastère pour l’Évangélisation, dont le préfet est le pape lui-même.
Le cardinal Czerny précise que le pape François, lors d’une audience qu’il lui avait accordé le 7 septembre dernier, avait décidé de «transférer la compétence pour la pastorale des fidèles qui entreprennent des voyages pour des motifs de piété, d’étude ou de détente» de son dicastère à la ‘Section pour les questions fondamentales de l’évangélisation’ dans le monde du dicastère pour l’Évangélisation.
De 1988 à 2016, le monde du tourisme faisait partie de la compétence du Conseil pontifical pour les Migrants et les personnes en déplacement, dont les compétences, plutôt hétéroclites, incluaient le suivi des migrants et réfugiés mais aussi celui des nomades, des gens du cirque et des travailleurs du transport aérien et maritime ainsi que «l’assistance spirituelle de ceux qui voyagent».
L’intégration de ce conseil pontifical dans le nouveau dicastère pour le Service du développement humain intégral, le 1er janvier 2017, avait été suivie le 11 février suivant par le motu proprio du pape François Sanctuarium in Ecclesia, confiant au conseil pontifical pour la Promotion de la nouvelle évangélisation le suivi des sanctuaires, et donc des pèlerinages.
Cet organe institué par Benoît XVI en 2010 est maintenant fondu dans le vaste dicastère pour l’Évangélisation, qui traitera donc de l’ensemble des questions liées aux déplacements touristiques ainsi qu’à la mobilité étudiante, ce qui représente un enjeu pastoral important dans certaines grandes villes, notamment dans les capitales européennes où les étudiants étrangers peuvent contribuer à dynamiser les communautés catholiques locales.
L’Église a commencé à s’intéresser au tourisme comme lieu d’évangélisation à partir des années 1950-60, lorsque les Trente glorieuses permirent à une partie importante de la population, essentiellement dans les pays occidentaux, de voyager à l’intérieur de leur pays et à l’étranger. Un premier document fut publié sous le pontificat de Paul VI, en 1969: Peregrinans in terra, pointant les chances et les dangers du phénomène touristique.
En 2001, le cardinal Stephen Fumio Hamao, alors président du conseil pontifical pour les Migrants, avait diffusé des Orientations pour la pastorale du tourisme, invitant les diocèses et les paroisses présentes sur les lieux d’intense présence touristique, à «adapter les services aux nécessités des touristes, pour faciliter le contact personnel, la célébration de la foi, la prière individuelle et le témoignage de la charité».
Le 27 septembre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, le cardinal cardinal Michael Czerny a proposé, dans un message, de repenser «les flux de marchandises, le déplacement de personnes à des fins touristiques et les rythmes de consommation». Il a encouragé les travaux du VIIIème Congrès mondial de la pastorale du tourisme, qui aura lieu à Saint-Jacques-de-Compostelle du 5 au 8 octobre 2022 sur le thème «Tourisme et pèlerinages: chemins d’espérance».(cath.ch/imedia/cv/bh)