La paroisse du Sacré-Cœur à Genève pourrait accueillir les requérants du Grütli
Genève, 29 juin 2015 (Apic) Des discussions ont actuellement cours entre le vicariat de l’Eglise catholique genevoise et le Conseil de paroisse du Sacré-Cœur en vue d’accueillir les requérants déboutés qui occupent le Grütli. Une décision devrait être annoncée dimanche 5 juillet 2015 prochain.
Alors que les pourparlers entre la Ville et le Collectif d’occupation du Grütli se poursuivent pour trouver une issue à l’occupation de la Maison des arts du Grütli par la trentaine de requérants déboutés, les locaux de la paroisse du Sacré-Cœur situés à proximité près de la plaine de Plainpalais, pourraient offrir une solution provisoire.
Mgr Farine a déclaré hier au Matin Dimanche: «L’église du Sacré-Cœur est disponible pour accueillir ces personnes de manière provisoire. J’attends maintenant le feu vert de mes paroissiens ainsi que du collectif de migrants, qui m’a bien fait comprendre qu’il devait d’abord en parler à l’interne avant d’accepter.» Il a également déclaré que «c’est dans la tradition judéo-chrétienne que de recevoir l’étranger. Nous avons un devoir d’hospitalité.»
Atteints dans leur dignité humaine
Nicole Andreetta, aumônière catholique à l’Agora (Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’Asile et des réfugiés) a accompagné plusieurs des requérants logés aujourd’hui au Grütli. Pour ces personnes célibataires, souvent vulnérables, la perspective d’être logé dans des abris PC a été vécu comme une dégradation supplémentaire. En effet beaucoup ont été marquées par l’incendie du centre des requérants d’asile des Tattes à Vernier dans la nuit du 16 au 17 novembre 2014 qui avait entraîné la mort d’un requérant et fait une quarantaine de victime. «Un trop long séjour à l’aide d’urgence atteint la dignité humaine» affirme Nicole Andreetta qui soutient la proposition de l’évêque. «Ce n’est pas en stigmatisant et en cachant ces requérants déboutés que l’on va leur permettre de mobiliser les ressources psychiques nécessaires pour envisager un nouveau départ hors de la Suisse».
Cet accueil provisoire, dans les locaux de la paroisse du Sacré-Cœur, pourrait s’étendre sur une durée de deux mois. Si les discutions en cours entre le vicariat et le conseil de paroisse débouchent sur un accord, il faudra également l’approbation du Collectif du Grütli. Or celui-ci a déjà refusé une proposition d’accueil, la semaine dernière, dans un local de la Ville situé au Seujet. Il a proposé samedi une autre piste d’hébergement dans un ancien foyer de la Fondation officielle de la jeunesse route de Meyrin. (apic/matindimanche/ce)