Fribourg: Les cloches de la cathédrale Saint-Nicolas ont été restaurées
La nouvelle voix de Sainte Barbe
Fribourg, 25 mars 2013 (Apic) «Maintenant, les cloches peuvent encore sonner pour les 1’000 ans à venir», a indiqué le campanologue Matthias Walter. Le spécialiste des cloches a été un des principaux artisans de la restauration du grand carillon de la cathédrale Saint-Nicolas de Fribourg, l’un des plus importants d’Europe. Après huit ans de travaux, les 13 «vieilles dames» d’environ 500 ans, dont la doyenne Sainte Barbe, ont présenté leur nouveau visage et leur nouvelle voix lors d’une conférence de presse, le 25 mars 2013 dans la tour de la cathédrale.
Le concert de cloches qui a ponctué la conférence de presse a puissamment et harmonieusement démontré les nouvelles capacités du grand carillon de la cathédrale Saint-Nicolas. L’ensemble de 11 cloches sonnées régulièrement est désormais renforcé de deux petites du clocheton du chœur, qui n’étaient plus utilisées depuis des décennies. La diversité des harmonies possibles s’en trouve augmentée.
Les travaux, confiés à des ateliers spécialisés, ont surtout concerné les battants et les jougs, les pièces de bois qui soutiennent les cloches. Les jougs ont été réalisés en chêne, à l’image des modèles historiques. Les nouveaux battants, plus légers et plus compacts, réduisent l’usure de la cloche et produisent un son plus harmonieux.
Les travaux précédents, réalisés dans les années 1960, n’avaient pas tenu compte des aspects musicaux. Les cloches sonnaient donc un peu «comme des casseroles», explique Matthias Walter.
Un travail de pionnier
Beaucoup de progrès ont été réalisés lors de ces travaux, notamment dans la modélisation des battants. Ce travail de pionnier a d’ores et déjà inspiré de nombreux campanologues en Suisse et en Europe. Le Munster de Berne ou encore l’Abbaye de Saint-Maurice ont notamment profité des résultats de Fribourg.
Pour l’instant, le carillonage peut sembler faible à certains, précise Matthias Walter. L’expert indique que la rénovation acoustique sera seulement achevée à la mise en place de volets de bois aux fenêtres. Ceux-ci devront être adaptés pour laisser passer le maximum de son tout en préservant les cloches des intempéries.
Près d’un million de francs de travaux
Les cloches sont à peu près vieilles de cinq siècles. Sainte Barbe, qui trône au centre du beffroi (la charpente de soutien des cloches), a été fondue en 1367, bien avant la construction de la tour.
Le coût total des travaux de rénovation s’est élevé à 950’000 francs, la plus grande partie financée par l’Etat de Fribourg.
La conférence de presse a été l’occasion pour le prévôt de la cathédrale, l’Abbé Claude Ducarroz, de rappeler l’importance des cloches qui «louent Dieu et rassemblent les fidèles». Il s’est aussi réjoui du grand nombre de personnes qui ont visité la cathédrale à l’occasion du jubilé du chapitre de Saint-Nicolas. (apic/rz)