L'abbé Josef Meili, supérieur général de la Société missionnaire de Bethléem (SMB), a présidé la messe du centenaire | © Barbara Ludwig
Suisse

La Mission Bethléem Immensee fête son centenaire

La Société missionnaire de Bethléem (SMB) a fêté son centième anniversaire, le 8 mai 2022, à Immensee (SZ). L’évêque zimbabwéen Rudolf Nyandoro était l’invité d’honneur.

Barbara Ludwig, kath.ch/traduction et adaptation: Raphaël Zbinden

La SMB a vu le jour au 19e siècle, dans la bourgade schwytzoise d’Immensee. En 1921, l’œuvre missionnaire a été officiellement reconnue par le pape. Trois ans plus tard, elle envoyait les premiers missionnaires en direction de la Chine. A son apogée, la SMB comptait environ 400 membres sur quatre continents. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 45, ce qui est peu par rapport au passé. Mais de nombreuses personnes sont encore liées aux missionnaires d’Immensee. Le centre francophone de la Mission Bethléem Immensee se trouve à Fribourg.

Un engagement apprécié en Chine

Selon les organisateurs, environ 750 personnes ont trouvé le chemin de la tente des festivités, dimanche 8 mai 2022, pour participer à la célébration eucharistique présidée par le supérieur général Josef Meili. En raison de la pandémie de coronavirus, l’événement prévu en 2021 n’a pu avoir lieu que cette année.

Hui Steinmann est originaire de Chine et vit depuis longtemps en Suisse, tout comme son accompagnatrice Yi Wu. Elles affirment toutes deux n’avoir «aucune religion». L’histoire des missionnaires et leur action en Chine les ont toutefois beaucoup touchées.

«Je viens à l’office pour rendre hommage au missionnaire récemment décédé», raconte Hui Steinmann en ne citant d’abord que son nom chinois: Laodao. «Les missionnaires ont fait beaucoup de bien. Ils ont consacré leur vie entière à cette région pauvre de Chine. Je trouve cela formidable». De nombreux participants viennent de la région et ont des liens, notamment familiaux, avec des membres de la SMB.

Un évêque d’Afrique

L’abbé Josef Meili salue les personnes présentes en allemand, anglais et français. Huit prêtres sont réunis pour concélébrer. Il s’agit de quatre prêtres d’Afrique et de quatre abbés locaux, dont Peter Camenzind, vicaire général du diocèse de Coire pour la Suisse centrale. Mgr Rudolf Nyandoro, évêque de Gweru, au Zimbabwe, est également présent.

Pendant la messe, Josef Meili porte un vêtement jaune doré avec des ornements verts et bleus, provenant du Zimbabwe. Quatre personnes de quatre continents présentent chacune les intercessions pour sa partie du monde, dans sa langue.

Mary Erdin le fait pour l’Afrique. Elle vit en Suisse depuis 50 ans. Pourquoi est-elle venue aujourd’hui? «Je suis un pur produit de la société missionnaire. J’ai été baptisée par un missionnaire et j’ai suivi une école missionnaire au Zimbabwe».

«Cela en valait-il la peine?»

L’abbé Meili a prononcé son homélie sur la Parabole du semeur en la rapportant au succès et à l’échec de la mission. Selon lui, la question que l’on se pose après 100 ans d’activité missionnaire est la suivante: «Cela en valait-il la peine?»

Le supérieur général estime que pour trouver la réponse à cette question, il faut se référer aux critères posés par Jésus. Pour ce dernier, deux choses sont importantes: «Il faut semer, et semer généreusement, indépendamment de la nature du sol. Et la récolte viendra sûrement, et en abondance».

Selon l’exemple de Jésus, les missionnaires de la SMB doivent être satisfaits d’avoir pu et su semer et, par leur présence parmi les personnes, «rendre la Bonne Nouvelle de Jésus visible, vivable et expérimentable». On ne sait pas quand viendra la grande récolte. Peut-être seulement des générations plus tard. Mais l’abbé Meili est convaincu d’une chose: «Ceci est l’affaire de Dieu». (cath.ch/kath/bal/rz)

L'abbé Josef Meili, supérieur général de la Société missionnaire de Bethléem (SMB), a présidé la messe du centenaire | © Barbara Ludwig
10 mai 2022 | 15:30
par Rédaction
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