La «Messe de la Terre du Saint-Esprit» officialisée en Australie
Les évêques australiens ont officiellement approuvé, le 7 mai 2024, une nouvelle liturgie incorporant des éléments de la langue et de la culture aborigènes, annonce la revue Crux. La «Messe de la Terre du Saint-Esprit» doit encore être soumise au Dicastère pour le culte divin pour approbation du Vatican.
Cette liturgie, de fait, est déjà utilisée depuis plus de 50 ans dans le diocèse australien de Broome et est célébrée en plusieurs langues, indique Crux. Elle est bien connue au Vatican et n’a fait l’objet d’aucune objection de sa part jusqu’à présent, ont précisé les évêques du pays.
«Nous devons marcher avec les Aborigènes. Je suis très heureux qu’après une si longue période d’utilisation, la Missa Terra Spiritus Sancti ait reçu la reconnaissance officielle des évêques d’Australie», a déclaré Mgr Michael Morrissey, administrateur apostolique du diocèse de Broome.
Pour une meilleure inculturation de la foi
L’approbation de la messe survient quatre mois avant le voyage prévu du pape François en Asie et en Océanie. Depuis le début de son pontificat, François insiste sur l’apport culturel des peuples autochtones. Dans Querida Amazonia (2020), son exhortation post Synode des évêques sur l’Amazonie, il a souligné la nécessité d’une meilleure inculturation de la foi dans les communautés indigènes, en particulier à travers la liturgie et la création de séminaires pour encourager les vocations locales.
Avant lui, lors d’une visite à Alice Springs en 1986, le pape Jean-Paul II avait déclaré aux Aborigènes et aux insulaires du détroit de Torres: «Vous faites partie de l’Australie et l’Australie fait partie de vous… L’Église en Australie ne sera pas pleinement l’Église que Jésus veut tant que vous n’aurez pas apporté votre contribution à sa vie et que cette contribution n’aura pas été joyeusement reçue par d’autres.»
Un long travail de traduction et d’affinement
«La messe de la Terre du Saint-Esprit» a été autorisée la première fois en 1973 par Mgr John Jobst, évêque du diocèse de Broome de 1966 à 1995. Depuis lors, elle est célébrée chaque semaine dans les communautés reculées d’Australie.
Un groupe de plusieurs personnes, dont feu le Père Kevin McKelson, «connu pour son travail avec les communautés indigènes», et des anciens de cinq communautés différentes ont traduit la version anglaise de la messe dans les langues de ces communautés: Garadyari, Nyangumada, Yulbaridya, Dyuwaliny et Mangala.
Les textes de la messe ont ensuite été continuellement affinés et développés pour répondre aux besoins de la communauté locale. Sa version actuelle a été publiée en 2018, à l’issue d’une étude d’un groupe de liturgistes mandaté par la Commission des évêques australiens pour la liturgie.
Une célébration unique de la foi
Le Conseil national catholique aborigène et insulaire du détroit de Torres a décrit cette liturgie comme une «messe distinctive qui amalgame magnifiquement la tradition catholique et la culture aborigène, créant ainsi une célébration unique de la foi qui a servi le diocèse pendant plus de cinq décennies».
Cette messe, a encore déclaré le Conseil, «n’est pas simplement une pratique liturgique… mais l’expression tangible de l’engagement de l’Église à reconnaître et à valoriser les dimensions spirituelles et culturelles de la vie des peuples indigènes.» (cath.ch/crux/lb)