La Ligue suisse des femmes catholiques rejoint la grève mondiale
La Ligue suisse des femmes catholiques (SKF) rejoint la grève mondiale des femmes catholiques durant la période de Carême à laquelle appelle la Conférence sur l’ordination des femmes (Women’s Ordination Conference – WOC). Par cette grève, l’organisation américaine veut obtenir que des personnes de tous les sexes puissent être actives dans la direction de l’Eglise et recevoir l’ordination sacerdotale.
L’organisation américaine WOC s’engage depuis sa fondation en 1975 pour l’ordination des femmes dans l’Eglise catholique romaine. Elle appelle maintenant les femmes catholiques à rejoindre la «Catholic Women Strike».
L’organisation suisse, présente essentiellement en Suisse alémanique, s’associe également à la démarche du Conseil des femmes catholiques (Catholic Women’s Council CWC) qui invite toutes les femmes et les organisations de femmes représentées dans le réseau à participer à une grève mondiale des femmes catholiques en retirant à l’Église son temps, son travail et ses ressources financières pendant le Carême 2025.
Engagement global en faveur de l’égalité des droits
Fondé en 2019, le CWC est un réseau mondial d’organisations et de mouvements catholiques qui œuvrent pour la reconnaissance de la pleine dignité et de l’égalité des femmes dans l’Église. La Ligue suisse des femmes catholiques (SKF) en est membre fondatrice.
«La SKF salue l’engagement global en faveur de l’égalité des droits et le souhait d’un ‘non’ démonstratif aux systèmes misogynes de l’Église catholique dans le monde», écrit la Ligue suisse des femmes catholiques dans un communiqué publié le 1er mars. Le comité de la SKF se solidarise ainsi avec le mouvement qui travaille en réseau au plan mondial.
Arrêter le travail pendant le Carême
Le comité de la SKF y voit «une possibilité puissante et visible de mettre sur le tapis les problèmes urgents de la discrimination et de l’inégalité de traitement des femmes dans l’Eglise catholique».
Les personnes concernées sont ainsi invitées à priver l’Eglise de leur temps, de leur travail et de leurs ressources pendant la durée du Carême 2025. L’objectif est d’éliminer tous les obstacles aux ministères et à la direction, y compris l’ordination sacerdotale pour les personnes de tous les sexes, précise la SKF.
Dans son communiqué sur l’appel mondial à la grève, le comité directeur de la SKF exprime sa compréhension pour certaines réserves concernant une grève. Notamment de la part des agentes pastorales qui soutiennent les personnes en situation de crise. Selon la SKF, il existe différentes méthodes de grève pour remettre en question le statu quo dans l’Eglise catholique.
La Ligue suisse des femmes catholiques SKF rappelle en outre qu’elle avait lancé en 2019 son propre appel à la grève. Il s’agissait d’un appel à une grève œcuménique nationale des femmes des Eglises sous le slogan «Egalité.Point.Amen», «une déclaration de résistance» lancée par les Femmes protestantes en Suisse et la Ligue suisse des femmes catholiques.
Le système dual permet une plus grande participation
Le comité de l’association mentionne également que la situation des femmes dans l’Eglise diffère d’un pays à l’autre. En Suisse, grâce au système dual, les femmes et les hommes non ordonnés peuvent également assumer des tâches importantes et des postes de direction au sein de l’Eglise catholique. Cela permet «une bien plus grande participation de tous les baptisés dans les différents domaines de l’Eglise».
Toutefois, des obstacles structurels et culturels subsistent dans l’Eglise d’ici, qui limitent la pleine égalité et le potentiel des femmes dans l’Eglise et qui discriminent les femmes en raison de leur sexe, poursuit la SKF.
Pour la SKF, une participation à la grève signifie également une solidarité globale avec les femmes catholiques du monde entier. (cath.ch/skf/be)
La Ligue suisse des femmes catholiques veut changer de nom
La Ligue suisse des femmes catholiques SKF devrait devenir la Ligue des femmes Suisse, selon le vœu de son comité. En mai 2025, son assemblée des déléguées est invitée à prendre la décision de changer de nom.
«Cette décision reflète le souhait de communiquer plus clairement la vision et l’action de l’association. Plutôt que de mettre l’accent sur l’identité religieuse, le nouveau nom met l’accent sur nos principales actrices: les femmes – indépendamment de leur appartenance religieuse! Nous exprimons notre ouverture d’esprit depuis des années déjà dans notre charte et nous voulons l’exprimer plus fortement à travers ce changement de nom».
L’association faîtière nationale des associations féminines catholiques défend depuis plus de 100 ans «les droits des femmes, la justice sociale et l’autonomisation spirituelle». Elle souligne que ses valeurs chrétiennes d’amour du prochain et de dignité humaine restent inchangées. «Nous restons catholiques. Etonnamment catholiques autrement», affirme son comité. BE