«La foi n’est pas la crédulité, et la bonne foi n’est pas toujours la foi»

Québec: Les évêques du Québec se demandent comment réagir aux «révélations privées»

Québec, 4 juillet 2011 (Apic) Les évêques du Québec se demandent comment réagir aux «révélations privées» et rappellent que «la foi n’est pas la crédulité, et la bonne foi n’est pas toujours la foi». Dans une note théologique préparée par le Comité de théologie de l’Assemblée des évêques catholiques du Québec (AECQ) et publiée fin juin (*), il est question des «révélations privées» et du traitement à accorder à celles-ci.

«Les pasteurs et les agents de pastorale sont parfois interpellés par des personnes qui prétendent avoir eu des révélations. D’autres souhaitent disposer d’informations à ce sujet. Que répondre? De quoi s’agit-il au juste? Comment les situer par rapport à la révélation générale? Quels sont les critères qui en déterminent l’authenticité?», indique le document.

L’AECQ précise qu’il vaut mieux, plutôt que de «révélations privées», parler de «révélations spéciales» ou «particulières», selon l’expression retenue au Concile de Trente (1545-1563). L’expression «révélations privées», pour les évêques du Québec, «est malheureuse car toute révélation est destinée à être communiquée tôt ou tard. Aucune révélation n’est d’intérêt strictement privé».

On désigne par «révélations spéciales» des manifestations d’origine divine qui font connaître des vérités cachées relatives à une situation précise de l’Eglise ou du monde. Les révélations particulières peuvent revêtir divers modes, rappellent les évêques québécois: «visions, apparitions, extases, ravissements, messages, lettres du ciel, secrets, rêves, clairvoyances et prophéties. Elles sont présentes dans l’histoire du christianisme depuis ses débuts. On songe par exemple aux visions de Thérèse d’Avila au XVIe siècle et aux nombreuses apparitions de la Vierge Marie au XIXe siècle, à Lourdes, à la Salette, à la chapelle de la rue du Bac à Paris. Au XXe siècle, ce fut Fatima».

«La plus grande prudence» est de rigueur

Après le rappel des modalités théologiques entourant la réception de la révélation, le document de l’AECQ propose des éléments de réflexion pour aider à déterminer l’authenticité de telles révélations, car «on le devine, les révélations particulières ont toujours comporté des risques d’exagérations et de débordements de toutes sortes». Il identifie trois critères: la fidélité à l’Evangile, les effets ou les fruits spirituels produits chez les fidèles, et l’authentification en Eglise par l’évêque. L’authentification des révélations particulières réclame en effet «la plus grande prudence».

Une révélation privée peut introduire de nouvelles expressions, faire émerger de nouvelles formes de piété ou en approfondir d’anciennes. Elle peut avoir un certain caractère prophétique et elle peut être une aide valable pour comprendre et pour mieux vivre l’Evangile à l’heure actuelle. Elle ne doit donc pas être négligée. «C’est une aide qui nous est offerte, mais il n’est pas obligatoire de s’en servir. Dans tous les cas, il doit s’agir de quelque chose qui nourrit la foi, l’espérance et la charité, qui sont pour tous le chemin permanent du salut», peut-on lire dans le document.

«En bref, rappelons que la révélation générale est achevée et universelle. La révélation particulière n’ajoute rien à celle-ci. Sa finalité est d’ordre pratique et spirituel. Elle vise l’agir chrétien en vue d’en fortifier la croissance et la ferveur», conclut le document.

(*) http://www.eveques.qc.ca/documents/2011/20110628no7.html (apic/aecq/be)

4 juillet 2011 | 12:02
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
Québec (79)
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