La foi doit susciter la rencontre, pas l'idéologie, estime François
Un chrétien n’a pas à combattre les personnes mais bien le mal qui inspire leurs actions, a rappelé le pape François le 9 octobre 2019. Le pontife, lors de l’audience générale sur la place Saint-Pierre, a poursuivi son enseignement sur les Actes des Apôtres.
Evoquant le jeune Saül chassant les chrétiens, le futur apôtre Paul, qui voulait alors «détruire l’Eglise», le pape rappelle qu’après sa conversion sur le chemin de Damas, il deviendra un «instrument choisi par Dieu pour annoncer l’Evangile».
La religion judaïque de Saül transformée en idéologie
Intolérant et habité par un «souffle de mort», Saül absolutise son identité politique et réduit l’autre à un «ennemi à combattre». Par son attitude, il transforme sa religion judaïque en idéologie sociale, politique ou encore religieuse, a considéré le pontife.
Sur la route de Damas, le Seigneur lui fait alors prendre conscience de sa rage fratricide en lui présentant la vraie bataille à mener: ne pas combattre les personnes mais bien le mal qui inspire leurs actions.
Adorer le Seigneur et non des «formulations dogmatiques»
Ainsi, chacun est invité à interroger sa propre foi: rend-elle «hostile» aux autres ou bien au contraire me permet-elle de les rencontrer ? Le pontife argentin a ainsi fustigé ceux ralliant des «idéologies sélectives» plutôt que l’Eglise universelle. Car il s’agit selon lui d’adorer le Seigneur et non des «formulations dogmatiques».
Dans cette perspective, le baptême ouvre chacun à une vie nouvelle. Il doit permettre aux fidèles d’adopter un nouveau regard sur Dieu, soi-même et sur les autres. Ainsi, les ennemis deviendront frères en Christ et le zèle persécuteur se transformera en «zèle évangélisateur compatissant». Seul le Christ peut transformer un cœur de pierre en cœur de chair, a conclu le pape.
Imiter le zèle de la Vierge Marie
Après sa catéchèse, il a salué les différents groupes présents. En se tournant vers les pèlerins germanophones, l’évêque de Rome a salué tout particulièrement les participants à la semaine d’information de la Garde suisse pontificale. Devant eux, il a souhaité que chacun puisse vivre une conversion du cœur et la grâce d’une rencontre avec le Seigneur. Devant les pèlerins arabophones, il a également prié pour toutes les personnes persécutant les croyants. «Demandons au Seigneur de les illuminer», a-t-il appelé.
Le 7 octobre dernier, l’Eglise a célébré la fête de Notre-Dame du Rosaire, a également rappelé le pape en s’adressant aux pèlerins polonais. Evoquant l’apparition mariale en 1877 dans le village polonais de Gietrzwałd, à 20 km d’Olsztyn, au nord-est de la Pologne, le pape a invité la foule à écouter cet appel de la Vierge à réciter le chapelet quotidiennement.
La prière du Rosaire
Les grâces que procure cette prière conduisent au bonheur, avait assuré la Mère du Christ à deux petites filles. En ce mois d’octobre consacré au rosaire, il a prié les fidèles d’intercéder pour la paix dans le monde, la sagesse des dirigeants et l’unité des familles.
«Imitez le zèle et l’élan missionnaire de la Vierge Marie» en ce mois marial, a enfin demandé le pape François à la fin de l’audience. «Faites-vous annonciateurs du Christ dans chacun de vos environnements de vie», a-t-il demandé à la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre. (cath.ch/imedia/cg/be)