La communauté chrétienne salue l'arrêt de construction du mur de Cremisan
Tel Aviv, 3 avril 2015 (Apic) L’arrêt de construction du mur de séparation à Cremisan, près de Bethléem, a été salué comme «une victoire» par la communauté chrétienne. Le 2 avril, la Cour Suprême d’Israël a ordonné la suspension des travaux.
«C’est la victoire de tout le monde : des Palestiniens et de la communauté chrétienne bien entendu, qui ont ainsi sauvé leurs oliviers et leurs vignes, mais c’est aussi une victoire de la partie démocratique d’Israël qui, si la sentence avait autorisé la construction, aurait sombré dans une dérive difficile à remédier. Et enfin, c’est une victoire de l’espoir, parce que ce à quoi nous avons assisté hier prouve qu’il n’est pas complètement mort». Tel est le cri du cœur du Père Mario Cornioli, prêtre Fidei Donum à Beit Jala, contacté par l’agence Misna peu après la sentence rendue par la Cour Suprême d’Israël. Le 2 avril, elle a ordonné la suspension des travaux du mur de séparation que l’Etat d’Israël entendait construire dans la vallée de Cremisan, dans la région de Bethléem.
La Cour Suprême a imposé à l’armée israélienne d’étudier un parcours «alternatif» à celui initialement envisagé qui aurait donné lieu à l’expropriation de terrains agricoles de 58 familles palestiniennes et séparé le monastère des salésiens, producteurs du vin de Cremisan du couvent des salésiennes et de leur école, où sont actuellement inscrits 450 élèves palestiniens.
La fin d’une longue bataille juridique
Ce jugement vient donc mettre le mot «fin» sur une longue bataille juridique, intentée aussi par l’Eglise catholique locale selon laquelle cette portion de mur n’avait le seul objectif que de relier les établissements israéliens de Gilo et de Har Gilo.
Don Mario insiste sur le fait que la décision de la Cour israélienne «est un signe d’espoir pour les Palestiniens qui ont vu bien peu de justice pendant toutes ces années mais c’est aussi un signe de grand espoir pour Israël même car il n’est jamais trop tard pour s’arrêter devant le gouffre de l’autodestruction vers lequel il va en continuant de construire des colonies et d’occuper les Territoires Palestiniens et la vie des personnes».
«Nous sommes Vendredi Saint, ajoute le religieux, mais pour nous, c’est déjà le Dimanche de la Résurrection» et le Chemin de Croix «que nous entreprendrons ce soir sous les oliviers, comme chaque année, aura pour nous une signification toute particulière». (apic/misna/adl/cn/bb)