La CICAD s'inquiète de la monté de l'antisémitisme en Suisse romande

Genève, 16 mars 2015 (Apic) La Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD) s’inquiète vivement de la recrudescence des actes antisémites en Suisse romande. En 2014, elle a recensé 270 actes, contre 151 en 2013. Cette augmentation de 79% s’explique surtout par la libération de la parole antisémite sur internet en lien avec les attaques israéliennes contre la bande de Gaza l’été dernier.

Ce déchaînement des propos antisémites disséminés sur internet, s’explique selon la CICAD en rapport avec l’actualité. Lors des opérations ‘Bordure Protectrice’ de l’armée israélienne contre la bande de Gaza en été 2014, qui se sont soldées par plus de 2’000 morts, la plupart des civils, dont quelque 500 enfants, des propos virulents ont trouvé un écho dans nombre de plateformes médias, déplore la CICAD. Selon l’organisation, cette situation «montre que l’hostilité à l’égard de la communauté juive a franchi une ligne rouge cet été». Elle illustre «comment antisémitisme et antisionisme sont les deux faces d’une même médaille».

Une deuxième série de commentaires antisémites est liée à la polémique autour de la venue en Suisse de l’humoriste Dieudonné et de ses attaques contre le «lobby juif».

Banalisation sur les réseaux sociaux

La banalisation du discours antisémite présente dans les commentaires de lecteurs est également extrêmement répandue sur les réseaux sociaux où la CICAD a constaté une multiplication des propos antisémites d’internautes suisses romands. Brouillant la frontière entre domaine public et sphère privée, les réseaux sociaux permettent en effet à de nombreuses personnes d’exprimer des opinions antisémites sous le couvert de conversations «privées». Sauf pour quelques exceptions, la CICAD a décidé de ne pas comptabiliser les nombreuses publications signalées face à la difficulté d’identifier l’origine et les auteurs.

21 cas sérieux, 1 cas grave

Outre les propos tenus sur internet la CICAD dénonce une dizaine de cas de tags, notamment avec des croix gammées ou des étoiles de David, sur des bâtiments et des véhicules. Les cas les plus graves concernent une demi-douzaine de situations concernant des attitudes, des gestes et des propos insultants envers des institutions juives ou des personnes. Enfin un cas d’agression ayant abouti à une plainte a été recensé. Un couple qui mangeait le 22 août 2014 sur la terrasse d’un restaurant à Genève a été agressé par un individu au cri de «sale juif pédé’. (apic/com/mp)