La Chine refuse l'entrée à Miss Canada, adepte du Falun Gong

Les autorités chinoises ont refusé un visa d’entrée à Anastasia Lin, élue Miss Canada en mai dernier. La reine de beauté, qui voulait participer à la finale de Miss monde sur l’île de Hainan, au sud de la Chine, est adepte du Falun Gong, une religion persécutée par le pouvoir communiste.

Anastasia Lin, d’origine chinoise et habitant Toronto, a été bloquée à l’aéroport de Hong Kong, rapporte le 28 novembre 2015 l’agence d’information catholique «Asia News». Elle n’avait pas reçu d’invitation au concours de Miss monde mais a tout de même essayé d’atteindre l’île de Hainan en passant par Hong Kong, où les modalités d’entrée sont plus faciles pour les citoyens de certaines nationalités, notamment les Canadiens. La reine de beauté a dénoncé son éviction comme une façon de la punir pour son engagement en faveur des droits humains.

Mais la principale raison du rejet de visa pour Anastasia Lin a été, selon elle, son appartenance au mouvement du Falun Gong, une pratique de méditation et d’exercices physiques inspirée des traditions bouddhistes et taoïstes. Le mouvement rassemble, en Chine, quelque 100 millions d’adeptes, souvent victimes de persécutions et d’arrestations arbitraires. Pékin le considère comme «une organisation hérétique» et une «menace contre la stabilité sociale et politique».

Vengeance sur sa famille

La Canadienne a affirmé aux journalistes, à l’aéroport de Hong Kong: «Ce refus d’entrée dans le pays est certes déplaisant, mais il était prévisible. Le gouvernement chinois m’a exclue de la compétition pour des raisons politiques (…) Ils veulent me punir pour mes croyances religieuses et m’empêcher de dire la vérité sur les questions de respect des droits humains.»

En juillet dernier, Miss Canada, qui est également mannequin, a participé à une audition, au Congrès des Etats-Unis, sur la persécution religieuse dans le monde. Durant la séance, elle a souhaité «témoigner en faveur de ceux qui, en Chine, sont battus, brûlés ou exécutés sur la chaise électrique, pour leurs croyances». A la suite de son intervention, le père d’Anastasia Lin, qui vit toujours dans son pays d’origine, a été sauvagement battu par la police. (cath.ch-apic/asian/rz)