La charia est-elle compatible avec la démocratie?
Genève: L’émission «Faut pas croire» se penche sur le Printemps islamique
Genève, 4 novembre 2011 (Apic) L’émission «Faut pas croire», diffusée samedi 5 novembre à 13h10 sur la chaîne suisse romande TSR 1, aborde la délicate question de la démocratie «charia compatible». Sur le plateau débattront Stéphane Lathion, président du Groupe de recherche sur l’islam en Suisse (GRIS) et enseignant à l’Université de Fribourg, et Saïda Keller-Messahli, présidente du Forum pour un islam progressiste.
Le printemps arabe voit émerger les partis islamiques et des revendications liées à la loi musulmane, souligne le CCRT (Centre catholique de Radio et Télévision), dans un communiqué diffusé le 4 novembre. Le Conseil national de transition (CNT) a souhaité que la charia serve de source législative pour la nouvelle Libye. Par ailleurs, le parti islamique Ennahda (»Renaissance») a remporté les élections à l’Assemblée constituante en Tunisie, avec 40% des voix. En Egypte, la confrérie des Frères musulmans, très active grâce à un réseau d’entraide sociale, se présente en épouvantail aux élections législatives du 28 novembre.
Du coup, la crainte se fait jour de voir les dictatures éliminées dans ces pays d’Afrique du Nord remplacées par des sociétés dominées par les mouvements religieux islamiques. La charia, citée dans le coran comme étant la voie à suivre par les musulmans, va-t-elle devenir la norme juridique de ces démocraties naissantes?
Emergence d’une identité culturelle musulmane en Suisse
Sur le plateau de l’émission «Faut pas croire», les deux invités de la journaliste Manuella Maury, en débattront samedi 5 novembre. Stéphane Lathion, historien, est chercheur au Groupe de recherche sur l’islam en Suisse (GRIS). Maître-assistant à la chaire de science des religions de l’Université de Fribourg, il s’intéresse depuis quelques années à la population musulmane de notre pays: il scrute l’émergence d’une identité culturelle musulmane, en comparaison avec l’évolution d’autres populations musulmanes en Europe. Quant à Saïda Keller-Messahli, enseignante zurichoise d’origine tunisienne, en Suisse depuis plus de trente ans, elle préside le Forum pour un islam progressiste.
Le débat permettra d’éclairer la perception occidentale de la charia, souvent utilisée pour désigner le droit musulman, dans son ensemble. Or la charia codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie d’un croyant, mais aussi son insertion sociale, ces normes étant considérées comme émanant de la volonté de Dieu. Toutefois l’application des règles de vie a beaucoup varié à la fois dans l’histoire et les aires géographiques.
Faut pas croire sur TSR1, samedi 5 novembre à 13h10.
Rediffusions sur TSR2: dimanche 6 novembre à 18h25, et vendredi 11 novembre à 14h40.
(apic/com/bb)