La cathédrale d'Aix-la-Chapelle abrite les reliques de sainte Corona (wikimedia Commons)
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La cathédrale d'Aix-la-Chapelle ressort les reliques de sainte Corona

Dans le contexte actuelle de la pandémie de coronavirus, la cathédrale d’Aix-la Chapelle, à l’ouest de l’Allemagne, a ressorti plus tôt que prévu les reliques de sainte Corona qu’elle abrite. L’intercession de cette martyre du IIe siècle était notamment demandée contre les épidémies.

«Elle n’est pas la patronne du virus», précise Daniela Lövenich, porte-parole du chapitre de la cathédrale d’Aix-la-Chapelle au média Deutsche Presse Agentur (DPA), le 23 mars 2020. Le Covid-19, qui frappe actuellement durement la planète, fait partie du groupe des coronavirus. Ils sont nommés ainsi parce que leur structure rappelle une couronne. Le terme latin de «corona» peut vouloir dire «celui (celle) qui est couronné».

C’est le nom qu’aurait aussi porté une martyre du IIe siècle. Elle aurait été, selon la légende, une jeune chrétienne de 16 ans qu’un gouverneur romain aurait fait écarteler entre deux palmiers, peut-être en Syrie.

Son culte a été documenté dans le nord et le centre de l’Italie pour la première fois au VIème siècle. Charlemagne aurait rapporté de Rome les reliques de Corona avec celles de Saint Leopardus à Aix-la-Chapelle au Xe siècle. Ces deux saints sont devenus les patrons du couvent Notre Dame d’Aix-la-Chapelle.

Sainte patronne des épidémies

Lors de travaux, en 1910, les cercueils, faits de plomb, ont toutefois dû être déplacés. Ils contenaient en tout six kilos d’ossements. A la demande du prévôt de l’époque, les restes ont été transférés dans un reliquaire spécialement fabriqué. Pesant 98 kilos et affichant la forme d’une église, il a été achevé en 1912 et placé dans le trésor de la cathédrale.

Sainte Corona | wikipedia domaine public

Le reliquaire sera présenté au public à l’occasion d’une exposition prévue en été 2020 sur l’orfèvrerie historique, à Aix-la-Chapelle. Les ossements eux-mêmes ne seront pas examinés. Ils se trouvent dans un conteneur séparé, scellé à l’intérieur du reliquaire. Ce dernier ne sera probablement pas exposé en permanence, après l’exposition. «L’objet est si grand qu’il ne rentre dans aucune des vitrines», explique Birgitta Falk, responsable de la chambre du trésor.

Au vu de l’intérêt médiatique suscité par le coronavirus, le chapitre a décidé de ressortir et de préparer le reliquaire plus tôt que ce qui était initialement prévu. «Sainte Corona est considérée, entre autres, comme la sainte patronne des épidémies. C’est ce qui la rend si intéressante en ce moment», explique Daniela Lövenich. Au XIXe siècle, des pèlerins lui auraient demandé de protéger leur bétail des épidémies et de la grêle.

Plusieurs pèlerinages

On porte une dévotion particulière à sainte Corona en Autriche et en Bavière orientale, où plusieurs pèlerinages lui sont dédiés: à St. Corona am Schöpfl, à St. Corona am Wechsel, au sanctuaire de sainte Corona de Staudach et au sanctuaire de Handlab.

La cathédrale de Strasbourg abrite un vitrail du XIVème siècle représentant Sainte Corona en longue robe, avec le manteau et le voile, tenant la palme du martyre dans la main gauche.

À Anzù di Feltre, dans le nord de l’Italie, se trouve également une basilique où sont conservées des reliques de sainte Corona.

Dans les régions germanophones, la prière de Corona (Kronengebet) était un rituel magique particulièrement populaire aux XVIIème et XVIIIème siècles. Son but était de retrouver des trésors cachés. (cath.ch/dpa/arch/rz)

La cathédrale d'Aix-la-Chapelle abrite les reliques de sainte Corona (wikimedia Commons)
30 mars 2020 | 14:09
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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