Autriche: Pas de déclin de la religion en Europe
L’historien allemand Paul Nolte croit en l’avenir du christianisme
Vienne, 19 janvier 2010 (Apic) Contrairement à l’opinion largement répandue selon laquelle la modernisation de la société va de pair avec le déclin de la religion, celle-ci continuera à jouer un rôle important en Europe. L’historien allemand Paul Nolte l’affirme dans une présentation à l’Université de Vienne sur la question «Quelle place a encore la religion en Europe?»
Pour l’historien Paul Nolte, la thèse classique de la sécularisation est une explication insuffisante. Il faut au contraire compter avec la persistance de la religion en Europe. Parce que l’Europe en a réellement besoin comme «ressource pour la société civile», «ressource de valeurs» et comme élément correctif de la démocratie.
Les sociétés à risques génèrent un besoin plus grand de religion
Une insécurité sociale croissante est un aspect producteur de religion:»les société à risques génèrent un plus grand besoin de religion comme réponse aux insécurités», affirme l’historien. De plus, la religion est aussi, selon lui, une importante «ressource pour la société civile», dans la mesure où les religions – et le christianisme avant tout – sont jusqu’à aujourd’hui «des moteurs importants pour les changements sociaux». On ne trouve nulle part une telle disponibilité à un engagement bénévole qu’auprès des membres des communautés religieuses, ajoute-t-il.
Prise en compte du «tout-Autre»
La religion a en outre une grande importance en tant que correctif démocratique: ainsi la religion «comme remise en cause radicale» confronte-t-elle la démocratie avec le «tout-Autre».
Une prise en compte du «tout-Autre» offre la possibilité de critiquer les situations et leurs développements, sans avoir à entrer dans les méandres de la politique partisane, affirme Paul Nolte.
La «présence culturelle renforcée» de l’islam accompagnée d’une «pluralisation croissante de la religion» en Europe est un défi positif pour le christianisme, qui doit se montrer capable d’aller de l’avant de manière durable. L’islam montre en effet au christianisme la nécessité «d’oser sortir de l’attitude de défensive, de la niche dans laquelle on s’est blotti.» Mais, pour le professeur de Berlin, on est aussi en droit d’attendre des autorités européennes une haute et permanente «sensibilité à la religion et à la foi». On constate, par exemple, qu’au sujet des questions éthiques délicates sur le début et la fin de la vie humaine, la politique et l’opinion publique ne peuvent se passer de référence aux arguments d’ordre religieux.
L’historien Paul Nolte, qui enseigne à Berlin, était l’invité de la plateforme «Religion and Transformation in Contemporary European Society».
Renseignements: www.religionandtransformation.at (apic/kap/job/js)