Etats-Unis: Un neurochirurgien revenu du coma proclame l'existence du paradis
L’histoire d’un sceptique cartésien converti par sa visite dans l’au-delà
Washington, 8 décembre 2013 (Apic) «Avant mon coma, je pensais que je comprenais comment le cerveau, l’esprit et la conscience fonctionnaient», affirme le neurochirurgien américain Eben Alexander. Ses idées reçues ont été bouleversées en novembre 2008, lorsqu’une méningite aiguë l’amena aux portes de la mort. Sorti transformé de cette expérience, il a écrit quelques années après le récit de son expérience dans un livre intitulé «La preuve du paradis».
Alors que dans la littérature et les médias les récits d’expériences de mort imminente (EMI) foisonnent, celle du docteur Alexander a ceci de particulier qu’elle provient d’un membre éminent de la caste des spécialistes du cerveau, un milieu où ces phénomènes sont le plus souvent décriés ou banalisés.
Le docteur Alexander enseigne ainsi à Harvard et exerce dans le prestigieux «Massachusetts General Hospital» de Boston. Praticien très doué, il s’est illustré dans sa discipline en opérant des tumeurs cérébrales difficilement accessibles, rapporte un article de l’Institut de Recherche sur les Expériences Extraordinaires (INREES), en France. Le neurochirurgien a publié sur ses recherches plus de 150 articles dans des journaux scientifiques.
Certitudes brisées
Mais cette carrière à la fois brillante et classique est brutalement interrompue en novembre 2008. Foudroyé par une méningite bactérienne qui attaque son cortex cérébral, Eben Alexander tombe dans le coma. Durant sept jours, il est entre la vie et la mort. Le pronostic médical est très négatif: il a 90% de chances de succomber, et s’il s’en tire, ce sera pour achever son existence en état végétatif permanent.
Or, contre toute attente, il survit et récupère toutes ses facultés. Plus inattendu encore, il revient de son voyage aux frontières de la mort avec un récit qui remet en cause ce qu’il pensait savoir de la conscience. «En tant que neurochirurgien, je n’accordais pas de crédit aux EMI, explique-t-il. Le cerveau est un mécanisme très délicat. Réduisez l’apport d’oxygène et vous obtiendrez à coup sûr une réaction. Ça ne m’étonnait donc pas beaucoup que des personnes ayant subi des traumas sévères reviennent de ces expériences avec d’étranges histoires de voyages ‘paradisiaques’ ou ‘hors du corps’. Mais pour moi, cela ne signifiait pas que ce voyage ait une quelconque réalité.» Une certitude que son expérience personnelle a fait voler en éclats.
Une histoire qui fascine
«En 40 ans de recherches sur le phénomène, c’est la première fois que j’entends un récit d’EMI aussi étonnant», affirme Raymond Moody, auteur du best-seller «La Vie après la vie», qui a fait découvrir le phénomène au grand public dans les années 70. Le fait que cette expérience implique un spécialiste du cerveau constituait une première. Les médias américains se sont beaucoup intéressés à l’affaire. Paru en octobre 2012, son livre, «Proof of Heaven» (La Preuve du paradis), se hisse en quelques semaines en tête des ventes.
Odyssée dans l’au-delà
Du trajet entre sa maison, où il a perdu connaissance, jusqu’à l’hôpital, le docteur Alexander a tout oublié. Son premier souvenir, alors qu’il est dans le coma, se rapporte à des sensations visuelles et auditives. «L’obscurité, mais une obscurité visible – comme être pris dans la boue tout en étant capable de voir à travers». A ce moment-là, il se sent à la fois immergé dans ce monde flou et vaguement conscient. «Je suis conscient, mais sans mémoire ni identité. Cette conscience est très limitée – elle n’est pas humaine, pas même animale. Simplement un point de conscience.»
Avec le recul, le Dr Alexander se souvient que cet état avait l’air d’être hors du temps.
C’est alors qu’apparaît une chose qui, en tournant lentement, irradie «de fins filaments de lumière blanche et dorée». La vision se conjugue avec «une mélodie absolument parfaite, un son vivant, comparable au morceau de musique le plus beau, le plus riche, et le plus complexe que j’aie jamais entendu…Et comme cette lumière magnifique s’approchait de moi, poursuit-il, elle a ouvert une déchirure dans l’environnement boueux juste devant moi. Très vite, j’ai été tiré au travers de cette ouverture lumineuse, vers le haut dans un monde complètement différent, où je volais au-dessus d’une vallée verdoyante et absolument magnifique. A côté de moi se trouvait une belle jeune fille aux yeux bleus pétillants et au sourire le plus aimable qu’on puisse imaginer. Elle m’a lancé un regard d’un amour indicible, et m’a dit: ‘Tu es aimé et chéri pour toujours. Il n’y a rien que tu doives craindre. Il n’y a rien que tu puisses faire de mal ici’. Tout cela sans mots, l’essentiel de son message pénétrant directement mon être.»
Révélations sur le sens de la vie
Dans les interviews qui suivront la parution de son livre, Eben Alexander explicitera les «vérités» qu’il a pu acquérir durant son expérience. «J’ai appris qu’en fait la conscience, l’âme ou l’esprit est éternel, c’est la seule chose qui existe réellement», affirme-t-il en avril 2013, à Marseille, lors d’une interview dans le cadre des «2èmes rencontres sur les expériences de mort imminente». Le neurochirurgien explique que cette «étincelle de conscience», ne s’éteint pas quand nous mourons. «En fait, cette étincelle s’élargit considérablement, et devient une part de notre conscience supérieure, qui est bien plus grande et bien plus connaissante».
Pour Eben Alexander, le but de notre vie terrestre serait donc de nous élever à un niveau supérieur de conscience. «Cela est lié à la façon dont nous manifestons l’amour, l’amour inconditionnel du Créateur, ici, dans ce niveau», précise-t-il. «Il est extrêmement clair, à l’issue de mon voyage, que nous pouvons tous trouver et connaître ce Dieu profondément personnel, tout aimant, tout puissant, en chacun de nous, à travers la prière et la méditation». Des mots qu’on trouverait certainement plus naturels sortant de la bouche d’un prêtre que de celle d’un ténor des sciences du cerveau.
Encadré
C’est le médecin américain Raymond Moody qui, le premier – suite aux récits des patients qu’il avait réanimés – fit connaître au grand public ce type d’expériences, dans les années 70. Notamment au travers de son livre «La Vie après la vie».(apic/inrees/ag/rz)