«L’expropriation de terrains ne sert pas la cause de la paix», déclare le patriarche latin

Jérusalem: Les évêques de Terre sainte protestent contre le mur de séparation à Crémisan

Jérusalem, 30 avril 2013 (Apic) Les évêques de Terre sainte protestent vivement contre le mur israélien prévu dans la vallée de Crémisan, près de Bethléem, qui va séparer le couvent des salésiens de celui des sœurs salésiennes et intégrer les terrains de 58 familles palestiniennes de Beit Jala à la zone de la colonie israélienne de Gilo.

Dans un communiqué publié le 29 avril à Jérusalem, l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte (AOCTS) demandent aux autorités israéliennes de changer le parcours du mur selon le tracé de la «Ligne verte».

Un tribunal israélien à Tel Aviv vient de publier son «verdict» sur la question de la vallée de Crémisan, entérinant le parcours précédemment décidé du mur de séparation. Il va couper le couvent des salésiens de celui des sœurs salésiennes, qui dirigent une école florissante, et également porter atteinte aux propriétés de 58 familles palestiniennes de Beit Jala.

Un fait accompli «ne peut pas devenir la source d’un droit nouveau»

«Nous avons été frustrés par cette décision injuste qui invoque le besoin de sécurité d’Israël mais aussi la difficulté de changer le parcours de la partie déjà construite du mur, qui nous place devant le fait accompli», écrit le patriarche Fouad Twal, président de l’Assemblée des ordinaires catholiques de Terre Sainte.

Le patriarche latin de Jérusalem s’insurge devant le fait que la politique israélienne continue son annexion des territoires palestiniens, soulignant que «le fait accompli ne peut pas devenir la source d’un droit nouveau!»

Appel au respect mutuel et à la légitimité internationale

Au nom de l’AOCTS, il se joint à tous ceux qui œuvrent pour la paix et la justice et demande de changer le tracé du mur en suivant la «Ligne verte». Le patriarche Fouad Twal met son espoir dans la Cour suprême israélienne, qui devrait être saisie de l’affaire, et rappelle aux décideurs israéliens «que l’expropriation de terrains ne sert pas la cause de la paix et ne renforce pas la position des modérés». Il en appelle au respect mutuel et à la légitimité internationale.

Après sept années de procédure, la commission spéciale d’appel israélienne pour la confiscation de terres en vertu de la loi d’urgence a publié le 24 avril 2013 son verdict concernant le mur de séparation dans la vallée de Crémisan. Elle laisse le couvent des sœurs du côté palestinien du mur. Le mur de séparation entourera le couvent des sœurs salésiennes et l’école primaire sur trois côtés et confisquera la plupart des terres du couvent, jugeant qu’il s’agirait là d’une solution «raisonnable et équilibrée» entre les besoins de sécurité d’Israël d’une part, et la liberté de religion et le droit à l’éducation d’autre part. (apic/com/lpj/be)

30 avril 2013 | 17:10
par webmaster@kath.ch
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