Suisse: Vivre en tant qu’étranger, selon le Père Orlando Gaido
L’émigration est choisie avec préméditation et acceptée d’avance
Delémont, 24 mai 2011 (Apic) Responsable de la Mission catholique des langues espagnole et portugaise du Canton du Jura et Moutier, le Père Orlando Gaido a donné une conférence articulée autour de son livre «Vivre en tant qu’étranger: comment affronter les situations cruciales de la vie». Une cinquantaine de personnes se sont retrouvées pour l’écouter, le 19 mai 2011 à 19h30, au Centre l’Avenir à Delémont.
«Dans la vie, on peut faire face à de nombreuses situations cruciales, comme la perte d’une personne aimée, d’un patrimoine ou d’un poste de travail. L’émigration peut être l’une de ces situations cruciales. Cependant, au contraire des autres situations, l’émigration a une particularité: bien qu’elle puisse réserver des surprises imprévisibles, elle a été choisie avec préméditation et acceptée d’avance. On part à sa rencontre consciemment et décidé à la surmonter. L’émigrant sait qu’il n’a qu’une issue, sans se limiter à chercher une solution à ses difficultés, il doit s’efforcer de les rendre constructives, de les transformer en impulsions positives». Avec l’accent unique qu’il a puisé en Argentine, en Italie ou au Brésil, le Père Orlando Gaido expose les grandes lignes de son livre. «En 1989, alors que j’habitais à Moncalieri, une petite ville aux alentours de Turin, un ami m’a prié de le remplacer pour célébrer une messe dominicale. Je n’écris jamais mes sermons, je laisse l’Esprit me les suggérer. Ce jour-là, j’ai évoqué la condition d’étranger de l’Homme. A la sortie de l’église, plusieurs personnes sont venues me manifester leur reconnaissance: pour eux, ce sermon avait été une révélation. Cela m’a fait penser combien notre expérience de déracinés pouvait être un message pour les autres».
Une vision positive de l’étranger
Deux ans plus tard, le Père Gaido publie la première mouture de son livre, écrit en italien et intitulé, «Fare lo straniero» (Faire l’étranger). Dès lors, pendant vingt ans, l’abbé s’attache à porter assistance aux étrangers et ne cesse d’adapter son texte selon ses expériences et les changements du «panorama migratoire». Aujourd’hui, son livre est traduit en espagnol (»Vivir como un extrajero») et en français (»Vivre en tant qu’étranger: comment affronter les situations cruciales de la vie»).
«Le premier but de cet ouvrage est de rappeler aux Européens une réalité qu’ils oublient, ou qu’ils ne veulent pas se rappeler: les étrangers ne sont pas seulement les immigrants, mais aussi les émigrants. Le deuxième but est de promouvoir une vision positive de l’étranger. L’intégration ne signifie pas que les étrangers doivent devenir semblables aux autochtones. Et le troisième but est de livrer une analyse des ressources et des astuces pour faire front à la situation cruciale de l’émigration».
L’exposé de Père Gaido était précédé par un historique de la migration et des religions en Suisse, des Romains à aujourd’hui, présenté par Marco Schmid, directeur national de «Migratio» de la Conférence des évêques suisses pour les migrants. «Aujourd’hui, contrairement aux idées reçues, on constate que l’on a une migration fortement chrétienne, même si ces migrants appartiennent à différentes églises, orthodoxes, protestantes ou catholiques».
Plus de renseignements sur le livre du Père Orlando Gaido sur www.lulu.com. (apic/sic/pt/ggc)