Chili : Le président annonce des mesures pour les personnes âgées les plus pauvres
L’Eglise se dit satisfaite: son appel a été entendu
Santiago, 6 juin 2012 (Apic) Au Chili, le président Sebastian Pinera a annoncé, le 1er juin, des mesures pour aider les personnes âgées les plus pauvres. L’Eglise catholique, qui avait appelé l’Etat à affronter la «catastrophe humanitaire» qui touche de nombreux anciens, s’est dite satisfaite de ce «point de départ» vers une politique publique nécessaire.
C’est lors d’une visite à la Fondation Las Rosas, l’une des institutions privées sans but lucratif qui prennent en charge les personnes âgées dépendantes et pauvres au Chili, que le président Sebastian Pinera a annoncé une série de mesures pour développer «une politique intégrale pour le 3e âge». Cette politique, «qui jusqu’ici n’existait pas dans le pays», a-t-il expliqué, se mettra en place sur trois niveaux: «aide à domicile, centres de jour et subvention aux centres de long séjour pour personnes âgées dépendantes».
A la mi-mai, dans une lettre adressée au chef de l’Etat par Mgr Manuel Camilo Vial, évêque de Temuco et président de la Pastorale Sociale Caritas, l’Eglise avait demandé au gouvernement d’affronter la «catastrophe humanitaire invisible mais latente» qui touche beaucoup d’anciens dans le pays.
«Plus de 550’000 personnes âgées vivent avec moins de 100 euros par mois de revenus autonomes [sans compter les maigres aides de l’Etat]», indiquait la missive. Elle dénonçait aussi le manque criant de dispositifs d’aide aux personnes âgées dépendantes: «pas de maison de retraite publique (sauf un établissement)» et des fondations privées en difficultés et ne pouvant pas répondre aux besoins.
Concrètement, le gouvernement s’est donc engagé à soutenir (12’000 pesos, soit 20 euros, par mois et par personne concernée) les personnes âgées ayant besoin d’une aide à domicile. Un plan pilote devrait d’abord bénéficier à 600 anciens en 2013.
D’autre part, le gouvernement entend ouvrir, en collaboration avec les régions et les municipalités, 6 centres d’accueil de jour. Loin de créer des résidences publiques, il s’agit en fait de subventionner (54’000 pesos par personne âgée, soit 85 euros) des institutions déjà existantes ou qui pourraient se créer avec l’aide de l’Etat.
Enfin, l’Etat aidera financièrement les fondations privées, majoritairement catholiques, qui reçoivent en long séjour les personnes âgées pauvres et les plus dépendantes (84’000 pesos, 130 euros environ, par résidents à partir de 2013).
Une bonne nouvelle pour l’Eglise catholique
Des annonces «satisfaisantes», a commenté à l’Apic Lorenzo Figeroa, directeur de la Pastorale Sociale Caritas. «La couverture et le montant des subventions restent réduits pour le moment, mais c’est un bon point de départ, a-t-il estimé. Nous espérons maintenant que cela se transforme en politique publique». Pour ce faire, le gouvernement promet d’envoyer un projet de loi au Parlement afin de rendre permanentes ces mesures. «C’est une bonne nouvelle pour les anciens, c’est la reconnaissance du travail accompli par les institutions, conclut Figeroa. C’est aussi, espérons-le, un pas vers une société plus inclusive où reculent les différences et les discriminations, aujourd’hui totalement intolérables au Chili».
Au Chili, la part des personnes âgées dans la population est en augmentation. D’ici 2025, les plus de 60 ans devraient même être plus nombreux que les moins de 15 ans. (apic/imedia/lg/bb)