Suisse: 292e assemblée ordinaire de la Conférence des évêques suisses
L’Eglise prend parti en répandant l’Evangile
Fribourg, 9 juin 2011 (Apic) La Conférence des évêques suisses (CES) s’est réunie à l’Abbaye d’Einsiedeln pour sa 292e assemblée ordinaire, du 6 au 8 juin 2011. En cette année d’élection, le rapport entre Eglise et politique a été au cœur des discussions, indique un communiqué diffusé le 9 juin.
Réunis à Einsiedeln, les évêques suisses ont rappelé que l’Eglise catholique ne fait pas de politique partisane. Ils ont souligné cependant que l’Eglise prend parti, en répandant l’Evangile et en s’engageant lorsque la dignité humaine est bafouée.
Pour les évêques, il est du devoir des laïcs chrétiens, hommes ou femmes, de s’engager en politique – mais aussi dans la société et l’économique – dans un esprit évangélique, d’amour, de vérité et de justice. Ces baptisés se mobilisent pour l’égalité et la protection sociales, pour l’éducation et la formation et pour une attitude responsable vis-à-vis de la Création.
Le 1er août, jour de la fête nationale, la CES diffusera un message sur le thème «Eglise et politique».
Bien que la politique ait été au cœur des discussions, les évêques n’ont pas abordé la question de la nouvelle initiative de l’UDC sur l’immigration. En 2002, Les prélats suisses s’étaient fortement engagés pour l’abolition du statut de saisonnier, que le parti de droite aimerait voir réintroduit. Interrogé à ce sujet, Walter Müller, porte-parole de la CES, indique que la Conférence des évêques ne prend pas position lorsque les initiatives sont dans la phase de récolte de signatures. Il n’exclut pas cependant que les évêques s’expriment lorsque la question fera l’objet d’un vote.
Utilisation des espaces sacrés
La CES publiera prochainement un décret sur l’utilisation des espaces sacrés catholiques par d’autres confessions et religions. Selon Walter Müller, il s’agit d’un cas de figure fréquent: les églises catholiques accueillent des cérémonies œcuméniques ou des communautés religieuses d’autres confessions. Le principe central du décret est le suivant: plus ces communautés sont proches de l’Eglise catholique, plus cette dernière est disposée à les accueillir.
Par conséquent, c’est bon pour les orthodoxes, les catholiques-chrétiens et les protestants. Mais il n’est pas question de recevoir des musulmans ou des hindous, car «ils ne reconnaissent pas Jésus», indique le chargé de communication. Et d’ajouter: «D’ailleurs, la question ne se pose pas vraiment puisque ces religions excluent d’elles-mêmes d’utiliser nos lieux de culte.»
Rapport intermédiaire sur les abus sexuels
Au terme de leur prochaine assemblée, qui aura lieu du 5 au 7 septembre à Givisiez, les évêques communiqueront des informations sur le rapport intermédiaire «Faire face et prévenir les abus sexuels dans la pastorale». Il y a un an, à l’issue de leur assemblée à Einsiedeln, les évêques avaient présenté la première statistique sur les abus sexuels, s’engageant à faire le point sur la question chaque année.
Dans le communiqué, la CES indique également qu’à partir du 1er septembre 2011, l’évêque auxiliaire Mgr Denis Theurillat assumera la fonction d’évêque des jeunes pour la Suisse romande. Compte tenu de ses nouvelles fonctions dans le diocèse de Coire, Mgr Marian Eleganti a des difficultés à assumer sa tâche au niveau national.
Le 22 octobre – jour commémoratif de Jean-Paul II pour le diocèse de Rome et les diocèses polonais –, une messe d’actions de grâce pour la vie et les œuvres du bienheureux pourra être célébrée dans tous les diocèses suisses. Le pape polonais a été béatifié le 1er mai 2011.
50e anniversaire d’Action de Carême
Au terme de l’assemblée, la CES a rencontré le Conseil de fondation et la direction d’Action de Carême. Alors que l’œuvre d’entraide fête ses 50 ans, les évêques ont exprimé leur gratitude pour le travail effectué.
Encadré:
Les évêques ont une fois de plus reporté la nomination du secrétaire général de la CES. Jusqu’à son ordination à la tête du diocèse de Bâle, le poste était occupé par Mgr Felix Gmür. Actuellement, c’est Erwin Tanner, secrétaire général adjoint, qui assure l’intérim.
Les prélats suisses ne veulent pas se prononcer avant la nomination de l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg. Selon Walter Müller, il s’agit d’un choix important, auquel tous les évêques doivent participer. La décision est donc reportée à la prochaine assemblée, en espérant que, d’ici septembre, le Vatican ait nommé le successeur de Mgr Bernard Genoud.
La Conférence des évêques a cependant procédé à plusieurs nominations:
Pour la Commission théologique, Astrid Kaptijn, professeur de droit canonique à la Faculté de théologie de Fribourg, Wolfgang Müller, professeur de théologie dogmatique et responsable de l’Institut oecuménique à la Faculté de théologie de l’Université de Lucerne et Arturo Cattaneo, professeur invité de théologie et droit canonique à la Faculté de théologie de l’Université de Lugano.
Pour le Groupe de travail «Nouveaux mouvements et Communautés de vie», l’abbé Alexander Pasalidi et Arnd Bünker, directeur de l’Institut suisse de sociologie pastorale. (apic/com/amc)
