Jérusalem: Une compagnie d’eau fait bloquer le compte de l’église du Saint-Sépulcre
L’église menace de fermer ses portes
Jérusalem, 5 novembre 2012 (Apic) La compagnie d’eau israélienne Hagihon a fait bloquer le compte en banque de l’église du Saint-Sépulcre, à Jérusalem, rapporte le 2 novembre 2012 le quotidien israélien «Haaretz». Hagihon réclame un impayé d’utilisation d’eau de 15 ans, se montant à 1,8 million d’euros. L’administration de l’église a averti qu’elle pourrait fermer ses portes pendant une journée, en guise de protestation.
Isidoros Fakitsas, le supérieur grec orthodoxe de l’église construite sur le site où le Christ aurait été crucifié, a précisé que le blocage du compte a empêché le payement des salaires des employés et des factures.
Le compte a été bloqué il y a deux semaines, a-t-il expliqué. Des avocats ont été engagés pour mener l’affaire en justice. Le Père a affirmé que l’église sera toutefois capable de fonctionner normalement.
L’église était exemptée depuis des décennies, de façon tacite, par les différentes autorités de Jérusalem du payement de sa facture d’eau. Mais la compagnie israélienne Hagihon fait pression depuis plusieurs années pour le remboursement des impayés.
Accord violé
Le Père Fakitsas a expliqué, avant le blocage du compte, qu’un accord avait été trouvé avec la compagnie après des mois de négociations. D’après l’accord, les différentes dénominations chrétiennes présentes dans l’église auraient dû payer à l’avenir leur facture d’eau mensuelle et la requête des 1,8 millions d’euros aurait été abandonnée. Mais la firme israélienne a apparemment renoncé à appliquer le pacte.
Le ministère israélien du tourisme a affirmé être actuellement, au regard de l’importance du site, en médiation entre l’église et la municipalité de Jérusalem pour régler ce problème.
Encadré
L’église du Saint-Sépulcre est un sanctuaire englobant le lieu de la crucifixion du Christ (le Golgotha) ainsi que la grotte où son corps fut déposé après sa mort (Le Saint-Sépulcre ou tombeau de Jésus). Par inférence, c’est là qu’aurait eu lieu la résurrection. L’église est devenue un important lieu de pèlerinage à partir du IVème siècle.
Actuellement, les premiers gardiens sont l’Eglise orthodoxe grecque, l’Eglise catholique romaine, avec l’ordre des franciscains, et l’Eglise apostolique arménienne. En plus de la répartition spatiale de l’église entre les différentes dénominations chrétiennes, le partage inclut des heures de prière et de procession. Ces droits de propriété et d’utilisation protégés par le «Statu quo» sur les lieux saints sont garantis par l’article LXII du traité de Berlin de 1878. (apic/haaretz/rz)