Rome: Les évêques du CCEE en séance de travail à Rome
L’Eglise doit être une conscience critique pour l’Europe
Rome, 25 novembre 2011 (Apic) Le cardinal Angelo Bagnasco, vice-président du Conseil des conférences épiscopales européennes (CCEE), a souhaité, le 25 novembre, que l’Eglise soit une «conscience critique et de proposition» dans le vieux continent. L’archevêque de Gênes intervenait devant la presse après 4 jours de travaux, à Rome, des évêques du CCEE.
En temps de crise, l’Eglise peut porter un message qu’elle seule est capable de donner, afin de remettre la «question anthropologique» et celle de la «dignité de l’homme» au centre, a souligné le cardinal Bagnasco, rappelant alors l’importance de la nouvelle évangélisation.
Selon le haut prélat, la crise économique, et en particulier la crise du travail, ont montré la nécessité d’un fondement éthique de l’économie, assurant que la connexion entre éthique et économie était désormais «acquise dans la conscience collective». «Si cette connexion (…) vient à manquer, l’Etat se désagrège», a encore assuré le cardinal Bagnasco pour qui l’Eglise catholique, en Europe, doit être une «conscience critique et de proposition».
Rencontrant la presse au terme d’une rencontre avec Benoît XVI, l’autre vice-président du CCEE, le Polonais Mgr Jozef Michalik a pour sa part mis en évidence la «crise d’identité de l’Europe», engagée sur une route qui «l’appauvrit». Cette crise d’identité était au cœur des travaux des jours précédents dirigés par le cardinal Péter Erdö, archevêque de Budapest et président du CCEE.
Peu auparavant, les trois prélats avaient été reçus en audience par Benoît XVI, au terme de la rencontre du CCEE qui avait rassemblé les présidents des 33 conférences épiscopales d’Europe. Si les présidents de 13 conférences épiscopales d’Europe s’étaient réunis vers la fin du Concile Vatican II (1962-1965) en novembre 1965, le Conseil des conférences épiscopales européennes est né en 1971.
Printemps arabes
Interpellé par la presse en marge des travaux du CCEE sur les mouvements en cours dans le monde arabe, le cardinal Bagnasco a assuré qu’ils étaient la preuve que la liberté n’était pas «indéfiniment comprimable» et qu’il était impossible de nier la dignité de l’homme trop longtemps.
Le haut prélat a soutenu que les révoltes arabes étaient aussi le fruit d’une «relation non résolue» entre «raisons politiques et logiques économiques». Enfin, il a rappelé que les valeurs, comme la démocratie, n’étaient pas exportables telles quelles d’une aire culturelle du globe à l’autre. Les formes démocratiques du monde arabe, a conclu le cardinal italien, sont encore à construire. (apic/imedia/mm/ami/bb)