Kenya: L'ONU dément stériliser les femmes à grande échelle
Nairobi, 12 mars 2015 (Apic) Les Nations unies ont rejeté les accusations lancées le 13 février 2015 par les évêques catholiques au Kenya selon lesquelles les campagnes anti-tétanos serviraient de couverture à une entreprise de stérilisation des femmes à grande échelle. La Conférence épiscopale se référait aux conclusions d’une commission scientifique affirmant que 30% des doses de vaccins contenaient un agent pouvant provoquer la stérilité.
L’Eglise catholique avait mandaté la commission pour vérifier si la substance Beta HCG, susceptible de provoquer la stérilité, était présente dans les doses de vaccins de la campagne antitétanique conduite de mars à octobre 2014 auprès des femmes de 14 à 49 ans par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Le rapport final de la commission démontrait, selon les évêques, que 30% des doses examinées provenant des stocks utilisés lors de la campagne contenaient la sub-unité Beta HCG, rapporte le 9 mars 2015 le journal américain «National Catholic Reporter» (NCR).
Rumeurs?
Les responsables onusiens ont répliqué que les résultats avaient en fait démontré que sur les 59 échantillons de vaccins analysés, trois seulement contenaient de la Beta HCG. Les trois doses avaient en outre été fournies par la Conférence épiscopale elle-même.
Au moment de la campagne, l’Eglise catholique avait tiré la sonnette d’alarme et exigé des réponses à une série de questions: Pourquoi la campagne cible-t-elle seulement les femmes de 14 à 49 ans? Pourquoi la campagne laisse-t-elle de côté les enfants, les garçons et les hommes, même si ces catégories sont aussi exposées au tétanos? Les instances onusiennes ont expliqué que la campagne avait spécifiquement ciblé les femmes en âge de procréer, afin de les protéger, ainsi que leurs bébés, contre des formes maternelles et néonatales du virus.
Le danger de la désinformation
L’Eglise a également fondé sa démarche sur des rumeurs selon lesquelles de telles méthodes de stérilisation à grande échelle avaient été menées avec la même substance HCG aux Philippines, au Nicaragua et au Mexique. Les responsables onusiens ont rappelé que, dans ces divers cas, les tests de dépistage du HCG s’étaient avérés non fiables.
Les représentants de l’OMS et de l’UNICEF ont mis en garde contre «toute désinformation pouvant circuler dans les médias à propos de la qualité du vaccin antitétanique, qui pourrait avoir un impact négatif sur les programmes d’immunisation des femmes et des enfants». (apic/ncr/arch/rz)