Kenya: Les forces de sécurité interdites d’accès aux lieux de culte
Les nouveaux dirigeants du Kenya, en Afrique orientale, ont exprimé leur souhait de mieux protéger les lieux de culte pendant les prières. Elles ont interdit désormais aux forces de sécurité d’y pénétrer pour interpeller des suspects ou disperser les fidèles.
Le Kenya est dirigé depuis le 13 septembre dernier par un nouveau président, William Ruto, sorti vainqueur de l’élection présidentielle du 9 août. Son gouvernement a prêté serment le 27 octobre
Le Kenya a connu une période électorale tendue entre janvier et août 2022, donnant lieu à des violences entre adversaires politiques. Plusieurs fois, l’Eglise catholique a élevé la voix contre ces violences verbales et physiques. Mais depuis le scrutin, le pays vit dans une accalmie.
Respecter le caractère sacré des églises
La volonté du nouveau président de garantir la sécurité des lieux de culte trouve son origine dans les nombreuses interventions de la police pour arrêter des personnes recherchées ou faire respecter une décision officielle. Ainsi en mars 2020, pendant la période de confinement dûe à la pandémie Covid-19, elle a fait des descentes musclées dans des églises au cours de laquelle, elle a arrêté des prêtres, des religieuses et des fidèles pour non-respect de l’interdiction de tout type de rassemblement public, y compris le culte dans les églises et les mosquées :
Plus récemment, pendant la campagne électorale pour la présidentielle, des policiers sont intervenus dans une église contre des partisans du président Ruto, considérés comme des opposants. Elle avait alors jeté des grenades lacrymogènes à l’intérieur de l’Eglise pour disperser la prière.
Tirant les leçons de cette intervention, le nouveau vice-président Rigathi Gachagua a rassuré les chefs des différentes confessions religieuses et les concitoyens, quant à la volonté de l’Etat, de faire respecter le caractère sacré des églises, mosquées ou temples a rapporté le site de la radio privée Capital FM
«Plus jamais, aucun autorité n’ira faire irruption dans ces lieux de culte», a-t-il indiqué, le 30 octobre, au sortir d’une messe dominicale à de Kandara, au centre du pays. «Maintenant, a-t-il ajouté, les policiers n’ont plus le droit de prendre d’assaut les églises pour procéder à des arrestations. Ils doivent attendre dehors ceux qu’ils recherchent». Enfin, il a rappelé le rôle essentiel de l’Eglise dans le développement de la nation, ce qui fait qu’elle devrait bénéficier du respect. (cath.ch/ibc/mp)